Texte intégral et co-signé par Simon Brault, Benoit Labonté, Robert Lacroix, Phyllis Lambert, Henri Massé, Nancy Neamtan et Philip O'Brien, publié dans Le Devoir, La Presse et les Affaires. Le 21 juin 2004 Cosigné par les membres fondateurs de Coalition Montréal : Simon Brault Président Culture Montréal Benoit Labonté Président et chef de la direction Chambre de commerce du Montréal métropolitain Robert Lacroix Recteur Université de Montréal Phyllis Lambert Présidente Centre Canadien d'Architecture Henri Massé Président Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) Nancy Neamtan Président e et directrice générale Chantier de l'économie sociale Philip O'Brien Administrateur de sociétés et conseiller spécial Développement Télémédia inc. | |
Et maintenant, le succès ! Au moment de lancer Coalition Montréal, l'automne dernier, la déclaration signée par les quelques 200 personnalités éprises de Montréal s'ouvrait comme suit : « Avant d'être une île, avant d'être une ville, avant d'être une administration, Montréal, c'est d'abord et avant tout des Montréalaises et des Montréalais. » Au lendemain des référendums sur la défusion, il est clair que la ville et l'administration municipale viennent de subir des changements qui n'ont rien de superficiel c'est d'ailleurs l'importance de ces changements qui nous a amenés à former Coalition Montréal et à faire valoir auprès du public les arguments en faveur du maintien d'une ville unifiée. Néanmoins, les résultats des référendums n'ont tout de même pas affecté l'essentiel : les Montréalaises et les Montréalais sont toujours là ! Montréal continue d'exister, qu'elle porte le nom de ville ou, désormais, « d'agglomération ». Sa vitalité économique, la richesse de sa culture et de son savoir et l'implication sociale de ses habitants font toujours battre son cur. Car une structure administrative ne définit ni ne change l'essence d'une agglomération, encore moins de sa population. Il s'agit du véhicule par lequel nous tentons, collectivement, de réaliser nos aspirations les plus légitimes, locales autant que métropolitaines. Et ces aspirations, tout comme les forces et les faiblesses avec lesquelles nous devons composer pour atteindre nos buts, demeurent inchangées, malgré le chambardement occasionné par le vote d'hier. L'agglomération montréalaise continue de faire face aux mêmes défis. Et, plus que jamais, Montréal a besoin de réussite. Plusieurs ont craint que la dernière année de débats et le démembrement de la nouvelle ville ne viennent fracturer de façon définitive le tissu social de Montréal. On s'est inquiétés de voir apparaître un nouveau fossé linguistique ou un clivage entre municipalités riches et pauvres. Ce risque demeure toujours présent. Afin qu'il ne devienne pas une réalité malheureuse, il faut entretenir, avec ardeur et passion, cette force tranquille, mélange d'ambition et de nécessité, qui persiste à nous unir : le désir, partagé d'un bout à l'autre de l'île, de vivre dans une ville qui soit plus belle, plus propre, plus riche, plus juste, plus animée, plus attrayante
et plus fière ! | Dès aujourd'hui, la volonté de voir l'agglomération de Montréal réussir doit servir à bâtir les ponts entre municipalités reconstituées et arrondissements, entre Montréalais de nom et Montréalais de fait. Et cette volonté de réussite doit rapidement se manifester au sein de la nouvelle entité que nous lègue la Loi 9 : le Conseil d'agglomération. La tenue de référendums dans 22 anciennes municipalités marque la fin d'un chapitre regrettable de l'histoire municipale de l'agglomération montréalaise. Que sa conclusion réponde ou non à nos attentes n'a plus d'importance; l'heure est désormais à la rédaction du prochain chapitre. À nous d'en faire un success story. Le défi est maintenant celui de la mise en place d'un Conseil d'agglomération caractérisé par l'efficacité et par son effet mobilisateur sur l'ensemble des forces actives du développement social, culturel, environnemental, économique et communautaire de l'île de Montréal. D'importantes et stratégiques compétences seront gérées par ce Conseil, et tous devront faire preuve, dans leur gestion, de solidarité, d'équité, de partage et de cohésion, ces valeurs qui nous sont chères. Dans sa défense de la nouvelle Ville, le nouveau président du Conseil d'agglomération, Gérald Tremblay, a démontré avec éloquence sa compréhension des grands enjeux urbains et insisté sur sa vision d'une métropole délaissant les bas-fonds des classements nord-américains. Nous souhaitons vivement que de ce Conseil émerge un mouvement d'adhésion et d'appui qui sera déterminant pour enfin passer à l'action. Les décisions sont prises et les débats doivent maintenant céder le pas aux réalisations communes. L'heure n'est plus à souhaiter le succès de la métropole : ce succès il faut le bâtir. Et en faisant de ce succès notre objectif collectif, notre cause commune, rien ne devrait nous empêcher d'y parvenir. |