Texte intégral publié dans Le Devoir, le Journal de Montréal et le Métro.
Le 2 avril 2007
MESDAMES ET MESSIEURS LES ÉLUS
Par Isabelle Hudon
Présidente et chef de la direction
Chambre de commerce du Montréal métropolitain
Permettez-moi d'abord, au nom de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et de ses membres, de vous transmettre nos plus chaleureuses félicitations pour votre élection du 26 mars dernier.
Bien évidemment, pour mériter la confiance des électeurs de votre circonscription, vous avez dû faire la démonstration de votre engagement à travailler en faveur des intérêts de votre comté autant qu'exprimer votre volonté à défendre et à promouvoir les intérêts supérieurs de tout le Québec. Pour cette raison, les Québécois peu importe le choix qu'ils ont fait le jour de l'élection s'attendent à ce que tous les nouveaux élus de l'Assemblée nationale travaillent avec pragmatisme et bonne foi pour que le Québec continue de progresser.
Alors que les nations du monde se livrent une concurrence féroce pour attirer le talent et les investissements, le Québec doit poursuivre sa progression, voire mieux, l'accélérer. En ce sens, il m'apparaît de mise de rappeler l'importance que revêt dans le contexte québécois le développement de Montréal notre métropole culturelle, notre ville de savoir, notre région de grappes et d'innovation.
Parce que la région métropolitaine de Montréal représente près de 50 % du PIB et de la population du Québec, 70 % de ses exportations et plus de 80 % des investissements privés en recherche et développement, son caractère stratégique pour la réussite du Québec ne fait aucun doute. Aussi, c'est avec beaucoup de justesse que l'on emploie l'expression « moteur économique » pour la décrire : que ce soit en générant une demande accrue pour des produits provenant d'ailleurs au Québec ou en étant au cur de complémentarités régionales bien réelles comme c'est le cas, par exemple, en agroalimentaire ou dans le secteur de l'aluminium , la croissance de Montréal peut effectivement avoir un effet d'entraînement sur le reste du Québec.
Dans ce contexte, le comté ou le parti que vous représentez importe peu : le développement de Montréal fait partie des enjeux qui concernent tout le Québec et conséquemment, des enjeux qui méritent l'attention de tous les députés.
Indéniablement, les régions ont des besoins criants et font face à des défis majeurs. Tout aussi vrai, une métropole de la taille de Montréal commande des investissements et des ressources qui, à l'échelle québécoise, n'ont aucune commune mesure. Cela dit, il faut à tout prix éviter d'établir entre ces deux réalités distinctes des liens de cause à effet. Loin de priver les autres régions, les investissements dans la réussite de la métropole profitent à tout le Québec ne serait-ce que parce que le retour sur investissement qu'en tire le gouvernement peut ensuite être réinvesti ailleurs, dans d'autres régions.
Voilà pourquoi la dernière élection générale vous place, avec vos collègues de l'Assemblée nationale, devant un défi sans précédent. D'une part, il faudra réussir à faire fonctionner ce premier gouvernement minoritaire du Québec moderne; d'autre part, il faudra parvenir à partager, au Parlement autant qu'au sein de vos comtés respectifs, ce sentiment que métropole et régions sont d'abord complémentaires et que se consacrer à leur développement avec les ressources et les mesures appropriées doit non seulement faire partie des intérêts supérieurs du Québec, mais aussi être la source de votre plus grande fierté.
Évitons que la volonté de performer soit perçue comme de la prétention et comprenons-la pour ce qu'elle est : une réelle aspiration à la réussite.