Rapport Castonguay : Une invitation à l'ouvertureTexte d'opinion signé par Isabelle Hudon

Rapport Castonguay :
Une invitation à l'ouverture

Par Isabelle Hudon
Présidente et chef de la direction
Chambre de commerce du Montréal métropolitain

Le 20 février 2008

L'urgence d'agir : voici ce que met en lumière le rapport du Groupe de travail sur le financement du système de santé. Nous le savons tous, le statu quo n'est plus une option si nous voulons maintenir la qualité de soins à laquelle les Québécois se sont habitués au cours des dernières décennies.

Le système de santé, tel que nous le connaissons, a largement profité aux Québécois. Ce que le rapport du groupe présidé par M. Claude Castonguay suggère par ailleurs, c'est d'y apporter des réformes majeures, certes, mais dans la continuité du système actuel. De tels renouvellements, il s'en fait fréquemment dans nos organisations et dans nos entreprises. C'est une occasion de constater ce qui se fait de bien ailleurs, d'adopter des pratiques novatrices et finalement d'assurer notre productivité et notre compétitivité. Et s'il est normal que le changement, quel qu'il soit, suscite certaines craintes, je suis profondément convaincue que c'est en sortant de nos zones de confort que nous pouvons aspirer au véritable progrès.

En toute légitimité, l'amorce d'un tel processus pour le système de santé des Québécois n'a d'autre dessein que d'assurer la pérennité des soins de qualité, accessibles à tous et correspondant à nos moyens. Puisque les soins de santé sont au cœur de la qualité de vie des Québécois – une qualité de vie qui fait d'ailleurs l'envie partout dans le monde –, cet acquis doit demeurer. Et cela est tout particulièrement important dans le contexte actuel, où nous faisons face à une compétition féroce pour attirer et retenir le talent.

Ce rapport nous offre des pistes inspirées des meilleures pratiques de par le monde et de nouvelles façons de financer un système dont les coûts vont croissant. Il y a tout lieu de les explorer. Ne pas daigner s'en inspirer serait se dérober à un devoir d'équité envers ceux qui, dans un avenir rapproché, nous dit-on, pourraient voir l'accès à des soins de qualité se restreindre davantage.

Revoir des façons de faire dans un système aussi complexe que celui des soins de santé à l'échelle d'une province est un défi de taille. Mais l'occasion qui se présente avec la sortie de ce rapport, à l'aube de la réalisation de centres hospitaliers universitaires parmi les plus audacieux et les plus modernes au monde, est unique.

Dans ce contexte, deux impératifs ressortent :  

D'abord, adopter un langage commun et compris de tous. Dans la définition des concepts complexes que sont ceux du domaine de la santé, les nuances sont importantes et les équivoques peuvent considérablement nuire à l'atteinte de résultats concrets.

Ensuite – et plus important encore –, faire preuve d'ouverture d'esprit et de pragmatisme. C'est là une prémisse sur laquelle, inexorablement, nous devrons nous appuyer pour réussir à améliorer notre système de santé et à maintenir l'offre de soins de qualité. La sortie des conclusions de ce rapport est l'occasion toute désignée de réfléchir ensemble, sereinement, avec profondeur et sans procès d'intention, aux solutions à adopter pour y parvenir.

En fait, jusque dans la dissidence exprimée par Michel Venne, l'un des vice-présidents du groupe de travail, ce rapport a de quoi nous inspirer. Elle fait la preuve que l'on peut entretenir certains désaccords tout en étant capable de travailler de concert vers un objectif commun. Malgré ses trois objections, M. Venne le dit clairement : il croit en ce rapport. C'est une attitude qui l'honore et qui constitue la plus belle invitation qui pouvait être lancée aux Québécois de tous horizons d'étudier avec ouverture les recommandations et de faire l'effort d'y trouver des points communs. Les enjeux sont bien trop importants pour que nous ne réussissions pas; c'est de notre santé à tous dont il est question.

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