Texte intégral signé par Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, et publié dans le journal Métro le 4 février et dans The Gazette le 5 février 2009.
Le 4 février 2009
La Chambre de commerce du Montréal métropolitain lance
un appel à tous pour freiner la montée du protectionnisme
Le protectionnisme constitue le plus grand danger qui menace l'économie du monde et de la métropole. De fait, la fermeture des frontières pourrait à elle seule transformer la récession actuelle en une profonde dépression. Cela est particulièrement vrai pour le Québec, dont plus de la moitié du PIB est attribuable aux exportations, lesquelles sont à 75 % destinées aux États-Unis.
Voilà pourquoi la Chambre de commerce du Montréal métropolitain a pris l'initiative de sensibiliser ses homologues des autres grandes chambres de commerce américaines et de solliciter leur implication. Il faut rejeter ensemble le retour de mesures protectionnistes. En fait, au-delà de notre action, c'est l'ensemble de notre communauté qui doit se mobiliser, tant chez les élus qu'au sein des milieux économique, académique et culturel.
Nous devons décliner à tous les niveaux le message déjà exprimé par plusieurs. En effet, il ne suffira pas de convaincre le président Obama de prendre une position plus modérée dans ce dossier; il faudra également amener le Congrès démocrate à abandonner sa logique protectionniste.
C'est là qu'il y a un rôle pour nous. Bon an, mal an, la Chambre appuie et accompagne plus de 1 500 entreprises dans des activités de soutien à l'exportation. Dans une même logique, nous accueillons annuellement de nombreuses délégations commerciales américaines dans le but d'accroître les échanges entre nos deux économies.
Nous savons à quel point les grandes villes qui ont axé leur développement sur l'économie du savoir et sur le commerce international sont les premières à profiter d'une économie ouverte. C'est vrai pour Montréal et ses consoeurs canadiennes; ce l'est également pour nos cousins américains.
Nous avons besoin de relancer nos partenaires américains. Même une ville comme Pittsburgh, pourtant connue comme étant la « Ville de l'acier », pourrait perdre au jeu du protectionnisme. La santé de son secteur des technologies environnementales en fait l'une des villes américaines qui résiste le mieux à la crise actuelle. Or, voilà un secteur pour lequel l'accès aux marchés et aux investissements étrangers est l'une des conditions de son dynamisme. Voilà qui fait de Pittsburgh une alliée potentielle.
Dans les prochains jours, la Chambre poursuivra donc la mobilisation de ses alliés urbains au sud de la frontière. Nous contacterons nos homologues des autres chambres de commerce. Nous leur partagerons notre point de vue et insisterons sur nos intérêts communs. Nous encourageons aussi nos membres à faire de même, tout comme l'ensemble de la communauté montréalaise qui est en lien avec nos voisins du Sud. Tous doivent se mobiliser.
Nous avons tout intérêt à faciliter la tâche du premier ministre Stephen Harper quand il recevra le président Obama à Ottawa le 19 février prochain. Déjà, dans son dernier budget, le ministre des Finances Jim Flaherty a adopté une mesure qui va dans le sens de l'ouverture des marchés, avec l'abolition des tarifs douaniers sur l'importation de machinerie fabriquée à l'extérieur du pays. Cela fournit au premier ministre Harper un exemple concret pour faire valoir que l'ouverture peut aussi servir les intérêts américains.
Nous espérons pouvoir maintenant associer à ce message la voix de représentants des milieux d'affaires des deux côtés de la frontière.