«Réussir Montréal ensemble»
Notes pour une allocution du Maire de Montréal
Monsieur Gérald Tremblay
à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain
Mardi le 14 octobre 2003
Seul le discours prononcé fait foi.
Mesdames, messieurs,
Ceux qui me connaissent savent que je me définis d'abord et avant tout comme un acteur du changement. C'est pour cette raison que je suis en politique. Et c'est toujours ce qui me motive deux ans après mon élection à la mairie de Montréal.
Aujourd'hui, je crois, plus que jamais, que ce Nouveau Montréal est prêt à prendre réellement son envol afin d'être plus compétitif et faire face à la concurrence mondiale. Car cela fait trop longtemps que notre métropole est négligée.
L'avenir du Québec et du Canada passe par le succès de toutes nos villes et de nos régions métropolitaines. Parce que c'est dans les villes et dans ces régions que les gens vivent, se côtoient, échangent et développent ensemble des projets et des idées qui contribuent à la richesse des nations.
Ce midi, j'aurais aimé vous parler de ce qui est vraiment important pour la population de toute l'île de Montréal, pour sa qualité de vie et pour la qualité de ses services.
Car Montréal ne peut plus attendre.
Est-il encore acceptable que la région métropolitaine ne soit pas reconnue à sa juste valeur comme le moteur économique et culturel du Québec tout entier quand on sait qu'en 2002, nous représentions :
" 47,6 % de la population du Québec ;
" 49,2 % de l'emploi ;
" 49,5 % du PIB québécois ;
" et donc la source de la moitié des revenus autonomes du gouvernement ;
" 53,4 % des dépenses d'immobilisations privées ;
" 73,4 % du capital de risque investi au Québec, et
" 46,3 % des livraisons manufacturières.
La semaine dernière, à l'occasion des Assisses annuelles de la Communauté métropolitaine de Montréal, j'ai posé un certain nombre de questions à mes collègues. Je pense qu'elles sont suffisamment importantes pour que je les repose aujourd'hui.
Est-il encore acceptable pour une région comme Montréal de vivre, année après année, avec une incapacité chronique de financer adéquatement le transport en commun quand on sait que Calgary, Edmonton et la région de Vancouver ont déjà surmonté ce problème avec l'aide de leur gouvernement provincial ?
Est-il encore acceptable pour une région comme Montréal de ne pas avoir un réseau artériel autoroutier bouclé avec le prolongement de l'autoroute 30 ? Autoroute dont on discute et qu'on nous promet depuis maintenant trois décennies. Et la réfection de la rue Notre-Dame ? Ça aussi, on en parle depuis 30 ans.
Est-il encore acceptable qu'on assiste en matière de développement économique à un enchevêtrement des structures et à une duplication des mandats ce qui a notamment pour effet d'encourager des rivalités improductives ?
Est-il encore acceptable de continuer à planifier notre aménagement du territoire de façon isolée, sans coordination et sans cohérence ?
Est-il encore acceptable qu'on hésite à prendre le virage du développement durable en protégeant, nos boisés et nos espaces verts ? À titre d'exemple, en 1992, la Communauté urbaine a imposé un moratoire sur toute nouvelle acquisition d'espaces verts. Dans les dix ans qui ont suivi, on a constaté la perte de plus de 750 hectares de surfaces boisées, ce qui représente une superficie comparable à l'ensemble de l'arrondissement du Plateau Mont-Royal. Encore aujourd'hui, une forte pression s'exerce sur les quelque 1000 hectares de milieux naturels d'intérêt qui restent.
Est-il acceptable que, pendant des années, l'ancienne Ville de Montréal ait vendu son eau à ses voisins sans calculer les coûts réels ? Les coûts de l'eau étaient calculés sans tenir compte des sommes requises pour assurer la pérennité des équipements. Puisque les frais de financement décroissaient au fil des ans, on se retrouvait avec une situation irréaliste : plus le réseau vieillissait, plus le prix de l'eau baissait. Comme si le réseau, une fois installé, était immuable et éternel.
Est-il acceptable que le seul site d'enfouissement que nous ayons, BFI, envisage d'empiler des déchets sur une hauteur de 17 étages alors que nous pourrions adopter une gestion responsable de nos déchets ? Le gouvernement a fixé à 65 % le taux de récupération des matières résiduelles. Sur le territoire de l'Île, nous n'en sommes qu'à 17%.
Est-il encore acceptable qu'on ne puisse collectivement financer adéquatement le logement social quand on sait que les besoins se chiffrent à 10 000 unités pour les cinq prochaines années ?
La pauvreté et l'exclusion sociale sont-elles acceptables ? On ne peut éternellement fermer les yeux et prétendre que ce problème ne nous regarde pas ou qu'il n'est que de la responsabilité de l'ancienne Ville de Montréal. Ça touche l'ensemble de notre collectivité.
Est-il acceptable que Montréal se retrouve en queue du peloton des villes nord-américaines en terme du PIB per capita, vingt sixième sur vingt-six ? Comment expliquer ce retard ? Vous savez autant que moi que l'on peut faire mieux et que l'on doit faire mieux.
Et finalement, est-il encore acceptable que les nouveaux revenus découlant de la croissance économique échappent toujours aux municipalités ?
Voilà ce dont il faudrait vraiment parler aujourd'hui.
Toutes ces questions que je pose concernent l'ensemble du territoire de l'Île et de toute la Communauté métropolitaine. Pas juste l'ancienne Ville de Montréal. Elles ne peuvent surtout pas être réglées à la pièce. Et elles doivent être réglées avec tout le monde autour de la table. L'ancienne Ville de Montréal n'a pas à faire face, seule, à tous ces problèmes. Tout le monde profite des avantages de la grande Ville. Tout le monde doit donc participer à ses coûts. Par le passé, certains ont refusé de payer leur juste part. Aujourd'hui, face aux enjeux cruciaux qui sont devant nous, personne ne doit pouvoir se défiler.
Malheureusement, ce qui nous polarise actuellement monopolise une grande part de nos efforts et de nos énergies et crée une incertitude qui n'est pas bénéfique au développement de notre métropole. Les défusions sont-elles la vraie priorité ? Nous sommes très loin du débat que nous devons tous avoir.
Je peux comprendre la frustration et la motivation de certains citoyens. Que, lors des fusions forcées, les citoyens se soient sentis bousculés, menacés, nous le comprenons. Qu'ils se soient sentis lésés de ne pas avoir été consultés, nous le comprenons. Qu'ils aient eu peur de perdre leur identité, leur qualité de services et leur qualité de vie, nous le comprenons aussi.
Mais si certaines anciennes villes de banlieue sont plus riches que d'autres, ce n'est pas un hasard, et ce n'est surtout pas grâce à elles seules. Est-ce que Westmount pourrait prétendre être ce qu'elle est si elle n'était située au cur de Montréal ?
Dorval ne serait pas Dorval si elle n'avait autant d'investissements des gouvernements grâce à l'aéroport. Pourtant, sans Montréal, la métropole, pas d'aéroport international.
Et sans aéroport, et un réseau routier métropolitain et une métropole tout près, St Laurent n'aurait pu développer un parc industriel de cette envergure avec des entreprises subventionnées majoritairement par les impôts des contribuables.
La même chose à Anjou. Ce sont les subventions et les sommes considérables investies par le gouvernement pour décontaminer les sols qui ont, entre autres, permis de créer la richesse foncière de son parc industriel.
Pensez-vous que la valeur des propriétés dans le West Island serait aussi élevée si elle n'était pas sur le territoire de la métropole ? Pensez-vous que les compagnies en biotech iraient s'établir le long de la 40 s'il n'y avait pas à Montréal, toute la fébrilité de sa vie culturelle et économique d'une grande métropole ? S'il n'y avait pas le réseau routier de la métropole ? S'il n'y avait pas, à proximité, un grand aéroport, des universités renommées ? Poser la question c'est y répondre.
Si les ex-villes de banlieue sont si riches et l'ancienne Ville de Montréal moins riche, c'est parce que, pendant des décennies, les contribuables des villes de banlieue ont pu profiter des avantages d'une métropole, sans en partager tous les coûts. Et souvent, l'ancienne Ville de Montréal a été laissée seule à elle-même. Et qu'on ne me parle pas de l'argent que l'on envoyait à la CUM. Ces argents étaient retournés, en grande partie, à ces mêmes banlieues sous forme de services communs.
Pourtant, ce Montréal au fond, est l'essence même de leur richesse et de leur identité. Les citoyens peuvent vouloir conserver l'identité de leur banlieue, il n'empêche que sans Montréal, cette identité n'existe plus. Qu'on le veuille ou non, tous les habitants de l'Île sont partie prenante de cette ville. D'ailleurs, en voyage à New York, à Delhi, à Paris ou à Londres, on dit que l'on vient de Montréal, pas de Ste-Anne-de-Bellevue ou de Pointe-Claire !
Pendant plus de trente ans, on a pelleté les problèmes par en avant. Pendant plus de trente ans, à la CUM d'alors, on a tenté, souvent en vain, de s'entendre sur des solutions aux problèmes chroniques qui affligeaient l'ensemble de l'Île. Cette CUM, à cause des droits de veto et des intérêts divergents, a fait en sorte que bien des problèmes n'ont jamais été réglés : la gestion des déchets, les parcs régionaux, les collecteurs intermunicipaux, le réseau artériel, notamment le boulevard Cavendish inscrit depuis 1987 au schéma d'aménagement de la défunte CUM. Et aujourd'hui, s'il y a défusion, on laisse entendre qu'une CUM légère, dit-on, serait mise en place pour régler les problèmes.
Laissez-moi vous dire quelque chose : une CUM légère ou un conseil d'agglomération, pour utiliser les termes qu'emploie le Ministre, serait tout sauf léger et ferait de la population de l'Île, la population la plus administrée de tout le Québec : un arrondissement, une ville, un conseil d'agglomération et une communauté métropolitaine.
Pas mal pour une ré-ingénierie !
Pensez à tout le talent, à toutes les énergies, à tous les efforts déployés pour faire quoi? Pour nous diviser entre nous. Pour nous chicaner. Pour retourner en arrière au lieu de construire. Pour nous embourber dans des arguments interminables sur les vertus de la fusion ou de la défusion. Bien sûr et surtout pour permettre à nos véritables compétiteurs d'avancer. On investit dans les chicanes et les divisions plutôt qu'investir dans la croissance.
Personne ne doit accepter cela. En tout cas, moi, je ne l'accepte pas. Et vous, chacun de vous, dans votre milieu de vie, votre milieu de travail, avec votre famille, vos amis, vous ne devez pas l'accepter non plus. À Montréal, il me semble que l'on pourrait aspirer à quelque chose de grand, d'inspirant, de structurant. Pas toujours à des retours en arrière, des replis sur nous-mêmes. Comme société, il me semblait que nous étions rendus plus loin que cela.
Pendant ce temps-là, on passe à des lieues et des lieues des véritables enjeux montréalais. Alors que nous devrions mettre tous nos efforts à planifier le développement de Montréal, le gouvernement du Québec, avec son actuel projet de loi 9, maintient l'ambiguïté et un climat d'incertitude qui, justement, sont non seulement nuisibles à son développement mais le retarde.
L'incertitude ne vient pas des vingt-quatre mois que nous demandons pour mettre en place notre plan de réorganisation. Bien au contraire. Nous, nous savons où nous allons et nous sommes prêts. L'incertitude vient du retour en arrière et des conflits que proposent le gouvernement et les chefs de file défusionnistes. L'incertitude vient des zones grises du projet de loi 9 et des illusions que créent les défusionnistes.
Alors que nous devrions utiliser toutes nos énergies à mettre en application des solutions pour régler certains problèmes chroniques de Montréal qui perdurent, au lieu de cela, qu'est-ce qu'on fait ? On met en place un processus obscur qui ne pourra que fatalement créer encore de nouveaux problèmes sans pour autant régler ceux du passé.
Mais que ces chefs de file défusionnistes disent à leurs concitoyens qu'ils retrouveront leur ville comme elle était avant, c'est faux. Ce n'est pas moi qui le dit mais le Ministre des Affaires municipales. Il a été on ne peut plus clair et précis à cet effet. Il n'y a pas de retour en arrière possible et je le cite: " The city that signs a register and has a consultation will not have the same status and powers that they had before the mergers. Is that clear?" . Le ministre l'a maintes fois répété : pas de statu quo ante. La fiscalité d'agglomération et la péréquation assureront que tous les citoyens, de toute ville défusionnée, quelle qu'elle soit, contribuent à leur juste part à payer les dépenses de l'ensemble du territoire de l'île et de la mise à niveau de ses services. Personne ne retrouvera la même ville, avec les mêmes responsabilités et le même budget qu'elle avait avant les fusions. Dire autre chose, c'est induire la population en erreur.
Si on applique sur le budget des anciennes villes, les contributions qu'elles faisaient déjà à la CUM pour les services communs, contributions qui seront désormais versées à la Ville de Montréal, plus leur service de dette et que l'on rajoute, basé sur le projet de loi 9, les contributions qui seront faites pour l'ajustement des quotes-parts pour les nouvelles responsabilités communes, comme les pompiers, la cour municipale pour ne nommer que ces services, cela représente près de 70 % de leur budget.
Il leur restera donc environ 30 % pour leurs services de proximité. C'est à peu près le même budget que ces mêmes arrondissements ont présentement. À la différence près que maintenant, on est tous assis ensemble, au même Conseil de Ville, pour prendre ensemble les décisions qui s'imposent.
La vraie question que doivent donc se poser les défusionnistes et qu'ils doivent poser à leurs citoyens est la suivante : voulez-vous retourner en arrière pour gérer 30% de vos taxes et perdre l'influence et le pouvoir de décision que vous avez actuellement ?
Je trouve que la population de l'île Montréal mérite mieux que cela.
Je le redis au gouvernement : apportez rapidement les amendements nécessaires à la Charte de la Ville pour que nous puissions mettre en place tous les éléments de notre nouvelle organisation, clarifiez votre projet de loi 9 et donnez-nous 2 ans pour que les contribuables commencent à retirer des économies, réalisent les avantages de notre organisation et adhérent à la nouvelle Ville. D'ailleurs, la majorité des gens sont prêts à nous donner ce deux ans.
Même le premier ministre Charest et la présidente du Conseil du Trésor reconnaissent que la réingénierie, la réorganisation ou le redéploiement, quelque soit le terme utilisé, et je cite : "c'est un processus qui va se dérouler pour les prochaines 4 années". J'aimerais que l'on m'applique la même médecine. En fait, je demande la moitié du temps que va prendre le gouvernement. Après, vous consulterez la population comme vous vous y êtes engagés.
J'invite tous les chefs de file de la défusion à débattre ouvertement des véritables enjeux de l'île de Montréal et à reconnaître qu'ils n'ont d'autre choix que d'être partie prenante de ces réalités. Je les invite à venir discuter calmement, sans distorsion, sans considération de leurs intérêts personnels, des conséquences véritables sur leurs citoyens et leurs services. Je les invite, eux et leurs élus qui les représentent à Québec, à dire la vérité à leurs citoyens, à bien les informer et à faire appel à leur raison plutôt qu'à leurs émotions. Car il ne s'agit pas que de l'intérêt de la Métropole mais aussi de celui de leurs citoyens. En sont-ils conscients ?
J'ai tout fait au cours de ma carrière politique pour éviter les affrontements et le clivage entre francophones, allophones et anglophones, entre riches et plus démunis. Je ne veux pas d'un clivage entre l'est et l'ouest, anciennes villes de banlieue contre l'ancienne Ville de Montréal. Ce à quoi nous assistons depuis quelque temps, c'est à un débat profondément émotif. Un débat qui risque de déraper et causer des torts à notre société. Les risques de fracture sociale sont élevés et l'ambiguïté du gouvernement n'aide pas.
Nous, de notre côté, nous avons répondu à l'appel du gouvernement. Nous avons présenté un modèle organisationnel qui a obtenu l'appui du Conseil de Ville et l'assentiment d'une large portion de la population et des représentants de la société civile.
Ce modèle est la meilleure sinon la seule façon de réussir Montréal ensemble. C'est la seule façon de donner aux citoyens une valeur pour leur investissement dans la ville. On veut avoir le temps de le mettre en place. C'est comme un plan d'affaires dans votre entreprise; vous avez besoin de temps pour l'implanter. Nous, c'est la même chose. On a besoin de temps. Et on veut l'avoir pour changer la culture, les mentalités, les attitudes et les comportements.
Ce plan de réorganisation que le Premier Ministre lui-même et le Ministre des Affaires municipales ont salué, enlève tous les irritants que les élus ont pu rencontrer en remettant entre les mains des arrondissements la totalité des pouvoirs pour la prestation des services de proximité.
Nous devons nous donner comme défi d'être parmi les meilleurs. Pour ce faire, il faut avoir le courage de se donner des objectifs de croissance à la fois ambitieux et réalisables.
Peut-on, par exemple, parler d'un pourcentage de croissance annuel de 5 % comme d'un objectif réaliste, sachant que notre performance moyenne de la dernière décennie est de 3 % et en se souvenant qu'une augmentation de 1 % équivaut à 1,02 milliard de dollars ? C'est pourtant ce qu'il faut viser pour se hisser dans le groupe des économies métropolitaines actuellement performantes.
En clair - et c'est un objectif ambitieux - cela signifie que, pour permettre à la région de faire partie du peloton de tête des régions métropolitaines, il faudrait augmenter, année après année, notre produit intérieur brut (PIB) d'environ 5 milliards de dollars.
Comment ? En s'appuyant sur un plan d'action intégré qui met justement en lien les compétences stratégiques comme le développement économique et social, l'aménagement du territoire, l'environnement, la culture, le logement et le transport.
Et c'est exactement ce à quoi nous nous employons présentement : une approche intégrée. Il faut accélérer le développement de Montréal en ayant une vision globale, faire en sorte que la création de nouveaux emplois et de nouvelles entreprises aille de pair avec la forme urbaine que l'on veut donner à Montréal, développer notre Ville en tenant compte de nos espaces naturels à protéger et à mettre en valeur, permettre à Montréal, métropole culturelle et ville de savoir, de s'affirmer, avoir une vision d'ensemble dans la gestion de nos matières résiduelles, planifier le transport collectif et autoroutier en concertation avec le développement économique, l'habitation et l'aménagement. Et tout ceci dans une perspective de développement durable.
La Nouvelle Ville de Montréal nous permet enfin de le faire pour le bénéfice des citoyens de toute la région.
Mais il y a plus. Les villes doivent avoir accès à un financement fiable et prévisible pour faire des investissements à long terme. Le problème du financement municipal est connu : nous ne percevons aucun revenu qui augmente au rythme de la croissance économique.
Est-ce normal que nos dépenses municipales, malgré un contrôle de plus en plus serré, augmentent plus vite que nos revenus ?
Est-ce normal que nos sources de revenus arrivent à saturation alors que les retombées économiques bénéficient essentiellement aux deux gouvernements ?
Nous ne sommes plus au niveau de la justification de cette problématique, mais bien au niveau des solutions.
Peut-on penser à continuer à mettre en valeur nos atouts pour attirer davantage de personnes dans la région métropolitaine, mais aussi continuer à donner des services de qualité à notre population. Si la croissance économique de Montréal augmente suite à nos efforts, n'est-il pas logique d'en recevoir une partie afin de financer les dépenses qui ont permis cette croissance ?
Le gouvernement du Québec, durant la campagne électorale, n'a pas pris que l'engagement de consulter les citoyens dans le dossier des fusions. Il s'est aussi engagé à diversifier les sources de revenus des villes. J'aimerais voir le même empressement à réaliser cet engagement que celui qu'il met à réaliser le premier.
Les deux sources de revenus les plus prometteuses sont la taxe de vente du Québec et la taxe sur l'essence, tant la portion perçue par le Québec que celle perçue par Ottawa.
Nos besoins sont connus et les solutions tout autant.
On ne crée pas une grande ville pour s'occuper uniquement des services de proximité. On crée une grande ville pour aussi régler les grands problèmes et surtout, et surtout, pour faire face aux grands défis et opportunités qui attendent toutes les métropoles du monde.
Together, we can leverage the power of the new city.
Ensemble, nous sommes plus forts et nous décuplons notre potentiel. Pensons à tous les projets et dossiers que nous pourrons régler et mettre en marche au bénéfice des citoyens de toute l'Île et de la région métropolitaine, comme :
La desserte de l'aéroport de Dorval.
Le boulevard Cavendish.
Le projet Meadowbrook qui touche les arrondissements de Côte St-Luc-Hampsead-Montréal-Ouest et de Lachine.
Des espaces verts comme Angel Woods à Beaconsfield-Baie d'Urfée.
Le Boisé des Bois Francs Côte de Liesse dans Pierrefonds et St-Laurent.
Le transport en commun dans l'est et l'ouest de la Ville.
Le quartier des spectacles et la Place des festivals.
La Cité étudiante internationale.
La revitalisation de la rue Sherbrooke dans l'est.
Les projets de la Société du Havre.
Les rapides du Cheval Blanc à Pierrefonds.
Le centre-ville.
La rue Notre-Dame
La voie de contournement de l'autoroute 30
Ce n'est sûrement pas en s'isolant que nous pourrons régler ces dossiers et faire avancer les choses.
En tant que métropole du Québec, en tant que moteur économique, social et culturel du Québec, nous sommes appelés à faire de grandes choses. Ce sont les vrais défis auxquels nous sommes confrontés.
Ensemble, nous avons un pouvoir d'influence important face à nos partenaires, que ce soit le gouvernement provincial ou fédéral. En ayant adopté une vision cohérente et partagée du développement, nous avons franchi un pas dans la bonne direction. En restant unis et en travaillant ensemble, les Montréalais contribueront non seulement à enrichir la population de notre territoire, mais aussi du Québec et du Canada tout entier. Afin d'obtenir de nouveaux revenus de croissance, il faudra cependant démontrer que nous sommes compétitifs, solidaires et responsables.
Ce n'est qu'ensemble que nous pourrons réussir à trouver des façons inédites de faire les choses. Nous sommes appelés à innover sans répit, pour accélérer le développement de Montréal, pour l'amener au niveau où notre grande et nouvelle Ville doit être, c'est-à-dire, parmi les premières au monde. Pour ainsi stimuler le changement et pour créer une nouvelle richesse et la distribuer équitablement.
J'en appelle donc à vous tous. Si vous croyez à Montréal, Montréal a besoin de votre aide. Parlez à vos voisins, vos consoeurs et vos confrères au travail. Parlez à vos députés. Parlez au gouvernement.
Demandez-lui pourquoi, à part les considérations politiques, il veut se débarrasser de ce dossier le plus rapidement possible. Demandez-lui pourquoi il pense et dit : " ça allait bien avant, ça va aller bien après ". Demandez-lui enfin quelle est sa vision du développement stratégique, économique et social du monde municipal.
Pour ma part, je ne peux pas assister passivement au triste déclin qui nous sera réservé si on maintient cette attitude et ce silence.
Nous faisons face à des défis qui sont exigeants mais stimulants. L'avenir de la nouvelle Ville de Montréal est rempli de promesses. Mais ces promesses ne pourront se réaliser si nous revenons sans cesse en arrière ou pire si nous faisons du sur place.
Nous avons besoin d'un nouveau lien de confiance. Je crois en ce Nouveau Montréal. Je crois dans l'immense potentiel de notre Ville. Je crois dans l'immense potentiel des Montréalais. J'ai confiance à leur jugement. Seuls et divisés, nous ne pourrons réussir. Mais avec votre aide, avec l'aide de tous les citoyens, je sais que nous sommes capables de faire que Montréal soit grande, belle et généreuse de son succès.
Nous avons une obligation de résultats : réussir Montréal ensemble et prendre rapidement notre place parmi les grandes métropoles du monde.
Merci.