La Chambre de commerce du Montréal métropolitain appuie la réforme municipale - la Loi 170 répond, de façon générale, aux attentes exprimées par la Chambre, et il reste des possibilités d'en améliorer certains aspects Montréal, le 16 novembre 2000 - « Le projet de loi 170, déposé hier par la ministre des Affaires municipales et de la Métropole, Mme Louise Harel constitue un pas en avant pour la région métropolitaine de Montréal, a affirmé aujourd'hui le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, M. Normand Legault. Ce regroupement des forces favorisera une intégration plus poussée des dynamismes locaux et un développement économique et social plus harmonieux pour la Métropole.» Pour la Chambre, la création de plus grands ensembles municipaux devrait dégager un leadership accru au plan politique et aider la région métropolitaine à occuper une place encore plus déterminante parmi les quelque 350 grandes villes de la planète, et en particulier parmi les quelque 40 villes nord-américaines avec lesquelles nous sommes en concurrence pour les investissements porteurs de croissance économique. Le projet de loi 170, estime-t-elle, se situe à mi-chemin entre le projet "Une île une Ville" soutenu par le maire de Montréal, M. Pierre Bourque, et la proposition déposée par le facilitateur nommé par le gouvernement québécois, M. Louis Bernard. La Chambre considère que ce projet, tout en créant une seule ville dans l'Île de Montréal, offre aux collectivités la gestion locale de services qui comptent vraiment, au quotidien, pour les contribuables. En même temps, le projet de loi 170 regroupe au niveau de la ville centrale les services nécessaires pour renforcer sa cohérence et son leadership. De plus, la formule retenue dans cette loi crée un conseil municipal composé de 71membres, ce qui demeure raisonnable et gérable. La Chambre avait proposé dès 1962, de créer une seule ville à Montréal, une ville assortie de 20 à 25 arrondissements exerçant des pouvoirs importants en matière de services à la population. Plus récemment, la Chambre affirmait qu'elle appuierait la création d'une nouvelle ville à Montréal à condition que les principes suivants soient respectés : - une organisation plus simple que celle proposée par le rapport Bernard; - le maintien de pouvoirs d'arrondissement; - la protection des acquis pour les villes bilingues; - un pouvoir de taxation centralisé; - une compétence claire de la nouvelle ville en matière de développement culturel; - la centralisation de la gestion des services de lutte contre l'incendie; - l'exclusion de la gestion des eaux du pouvoir local des arrondissements. | La Chambre estime que la loi 170 respecte l'ensemble de ces principes. Quant à la gestion des eaux, elle est confiée exclusivement à la Communauté métropolitaine, un choix rationnel. L'Agence Métropolitaine de transports, de son côté, relèvera directement d'un palier supérieur de gouvernement, ce qui est acceptable, dans la mesure où elle n'est pas sujette à des tiraillements causés par une gestion inter-municipale. Enfin, la Chambre se préoccupe de la question des relations de travail. À ce chapitre, elle constate que la loi semble fixer des balises raisonnables. Elle espère, cependant, que la volonté de contrôler rigoureusement les dépenses salariales, qui constituent plus de 70 % des budgets municipaux, s'affirmera encore plus clairement durant les travaux des comités de transition qui mèneront à la création de nouvelles villes. LONGUEUIL : EST-CE LE MEILLEUR NOM POSSIBLE POUR LA RIVE-SUD ? La Chambre estime aussi que la création d'une nouvelle ville sur la Rive-Sud de Montréal est de nature à renforcer le dynamisme et la compétitivité de ce secteur métropolitain. La création de gouvernements d'arrondissement permettra de conserver aux populations locales un minimum d'influence sur l'environnement urbain qu'ils ont choisi et qu'ils habitent. Toutefois, bien que Longueuil soit la ville la plus populeuse de cette nouvelle agglomération, l'utilisation de son nom pour désigner la nouvelle ville peut donner l'impression erronée que cette municipalité avale ses voisines, ce qui n'est pas le cas. Le comité de transition chargé de mettre en place la nouvelle ville devra sans doute débattre avec ouverture de cette question. " Dans l'ensemble, la Chambre est favorable au projet déposé par la ministre et elle appuie la volonté qu'il exprime, celle de moderniser, simplifier et dynamiser les structures politiques de la région montréalaise et de donner un leadership accru à la Métropole. C'est un geste qui exige une bonne dose de courage de la part du gouvernement du Québec, et nous l'appuyons ", a conclu le président de la Chambre. La Chambre de commerce du Montréal métropolitain compte au-delà de 7 000 membres. Sa mission première est de représenter les intérêts de la communauté d'affaires du Grand Montréal. Ses objectifs : être en tout temps pertinente pour ses membres, crédible auprès du public et influente auprès des gouvernements et des décideurs. |