Jean-Pierre Langlois, Économiste Montréal, le 29 novembre 2000 -
Entre le tout début de l'année et la fin octobre, Montréal a perdu 64 500 emplois. Pas étonnant que le taux de chômage remonte à 8 %, que le taux d'emploi s'affaisse et que les gens soient moins enclins à chercher du travail. -
Les pertes sont surtout visibles dans le secteur de la fabrication, au contraire des services où l'on note une hausse de 43 000 personnes depuis un an. -
L'Île de Montréal est beaucoup moins touchée que Laval et les Couronnes. -
L'ensemble du Québec, bien que moins ébréché que Montréal, est loin de s'enorgueillir à ce chapitre : en trois trimestres, les gains n'ont été que de 2 700 emplois. Mais, on est encore loin de devoir s'affoler. Bien au contraire ! Plusieurs indicateurs pointent encore dans la bonne direction : le PIB progresse encore allègrement, l'immobilier se porte bien, la confiance des consommateurs n'est pas encore entamée et le secteur extérieur continue d'impulser de l'élan aux exportations. La dernière édition du Tableau de bord de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, rendue publique aujourd'hui, invite à faire la part des choses : un marché du travail décevant, pour l'instant, mais d'autres indicateurs encore robustes. | On apprendra en plus qu'au cours des cinq dernières années, Montréal a encaissé un déficit migratoire de 65 000 personnes à l'égard des autres provinces canadiennes. Heureusement, l'immigration internationale a permis de redresser le solde migratoire à 36 000 personnes. En 1998-1999, le taux migratoire net s'est redressé dans notre métropole, après avoir frôlé le chiffre de 1 %, un taux à peine suffisant pour maintenir les acquis. «Trop peu de gens sont conscients de l'importance de la démographie comme facteur de développement économique, affirme Jean-Pierre Langlois, économiste à la Chambre. Montréal semble être impuissante devant l'exode de ses forces vives vers les autres provinces canadiennes.» La Chambre de commerce du Montréal métropolitain compte au-delà de 7 000 membres. Sa mission première est de représenter les intérêts de la communauté d'affaires du Grand Montréal. Ses objectifs : être en tout temps pertinente pour ses membres, crédible auprès du public et influente auprès des gouvernements et des décideurs. |