Budget provincial 2003-2004 :
La note de passage grâce à la stratégie de développement des exportations
Montréal, le 11 mars 2003 Les propositions budgétaires présentées aujourd'hui par la ministre des Finances, de l'Économie et de la Recherche du Québec, Pauline Marois que le gouvernement aura la responsabilité d'adopter, en tout ou en partie, au lendemain de l'élection qui s'annonce a suscité une réaction mitigée de la part de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
« Depuis les dernières semaines, nous avons assisté à plusieurs annonces faisant état de centaines de millions de dollars d'investissements ou de dépenses dans de nombreux secteurs. Le budget d'aujourd'hui, sans surprise, donne le ton à la prochaine campagne électorale avec des mesures qui s'adressent principalement aux individus. Ainsi, dans sa démarche, le gouvernement est quelque peu porté à négliger les premiers créateurs d'emplois et de richesse au Québec : les entreprises, tout particulièrement celles de la région de Montréal », a déclaré le président permanent de la Chambre, Benoit Labonté.
« Heureusement, la présentation, aujourd'hui, de la nouvelle Stratégie québécoise de développement des exportations constitue une exception notable à cette tendance et c'est ce qui permet à Mme Marois de s'en tirer avec la note de passage, a poursuivi M. Labonté. Ce n'est pas d'hier que la Chambre insiste, inlassablement, auprès du gouvernement sur l'importance de soutenir plus activement les exportateurs québécois. Nous accueillons donc avec satisfaction les engagements pris aujourd'hui dans le cadre de cette stratégie. »
En décembre dernier, la Chambre, au nom de ses 7 000 membres, présentait à la ministre Marois sa soumission prébudgétaire provinciale dans laquelle elle identifiait deux enjeux incontournables pour la Métropole et l'économie provinciale : la compétitivité des entreprises et le financement des grandes villes. Pour ces deux enjeux, des mesures concrètes, d'application rapide et à effet immédiat étaient présentées.
La compétitivité des entreprises
Dans un contexte de vive concurrence internationale et de mondialisation des échanges commerciaux, les entreprises doivent être pleinement compétitives si elles veulent prendre leur juste place dans l'arène mondiale. En ce sens, la Chambre proposait, en décembre dernier, à la ministre Marois :
- l'élimination complète et immédiate de la taxe sur le capital, puisque cette dernière est considérée comme une mesure fiscale des plus dommageables pour la productivité des entreprises;
- que le gouvernement provincial adopte, à l'intérieur du budget, des mesures de soutien aux exportateurs.
« La nouvelle stratégie de développement des exportations s'inscrit, à bien des égards, dans les mêmes orientations que celles prônées par la Chambre quant aux besoins des entreprises exportatrices du Québec. Le succès des services de soutien à l'exportation offerts par notre direction du World Trade Centre Montréal nous démontre, en effet, la pertinence d'appuyer les entreprises dans leur démarche de conquête des marchés étrangers. Nous prenons bonne note de la volonté du gouvernement d'agir en partenariat et, à ce titre, le World Trade Centre Montréal est prêt à collaborer activement à la livraison de la nouvelle stratégie » a souligné Benoit Labonté.
Néanmoins, aux yeux de la Chambre, l'inaction dans le dossier de la taxe sur le capital demeure inquiétante dans la mesure où cette taxe décourage les investissements, nuit à la compétitivité de nos entreprises et, à certains égards, étouffe la création d'emplois. Le Québec, malgré les décisions précédentes du gouvernement, perd de plus en plus de terrain par rapport à ses concurrents. Rappelons que, parmi les provinces canadiennes, l'Alberta et la Colombie-Britannique n'imposent plus cette taxe et que l'Ontario travaille en vue de l'éliminer rapidement. «Bien que la diminution progressive, annoncée par Québec l'an passé, contribue à améliorer la situation, l'écart qui se maintient avec l'Ontario demeure inquiétant », a déclaré Benoit Labonté.
Le financement des villes
Bien que le gouvernement provincial reconnaisse, pour reprendre les termes du Contrat de ville, «le rôle névralgique que joue, pour l'ensemble du Québec, notre agglomération dont le cur est la nouvelle Ville de Montréal», les paliers gouvernementaux supérieurs ont plutôt limité, ces dernières années, les investissements vers le palier municipal en raison de disponibilités budgétaires plus restreints. Les besoins et les défis auxquels doivent faire face les agglomérations urbaines continuent néanmoins de croître sans que les villes disposent de nouvelles sources de revenus diversifiées et suffisantes. À ce titre, ni le budget actuel ni le contrat de ville ne solutionnent pleinement et de façon durable cette problématique. À court terme, la Chambre recommandait dans sa soumission prébudgétaire :
- Que le gouvernement provincial mène, en étroite collaboration avec les représentants des plus grandes villes du Québec, une réflexion approfondie sur les moyens de diversifier les sources de revenus des municipalités et que les recommandations qui découlent de cette réflexion fassent l'objet d'actions au budget suivant, soit en 2004-2005.
- Que le gouvernement provincial exempte les municipalités du paiement de la TVQ ou leur consente, dès le prochain exercice budgétaire, un plein remboursement.
- Que les compensations tenant lieu de taxes que verse le gouvernement provincial aux municipalités correspondent à 100 % des taxes locales sur la valeur foncière de tous les immeubles dont ils sont propriétaires et ce, dès le prochain exercice budgétaire (soit l'exercice 2003 2004).
«Les mesures que nous avons proposées à la ministre des Finances quant au financement des villes, sont faciles d'application, ne nécessitent pas l'implantation de nouveaux programmes et, surtout, ne requièrent pas la création de nouvelles taxes. Ce sont des mesures qui peuvent avoir un effet rapidement. Aussi rapidement, en fait, que les villes en ont besoin », a observé Benoit Labonté.
« Dans le contexte où le gouvernement se montre ouvert à la possibilité de s'engager dans la réalisation de projets de grande envergure et porteurs pour le développement économique de la région comme les centres de foires, la Chambre ne peut s'empêcher de regretter que le gouvernement ne fasse pas de même dans le dossier des centres hospitaliers universitaires et s'engage à lancer rapidement les travaux de construction des projets mis de l'avant par l'Université de Montréal et l'Université McGill », a conclu Benoit Labonté.
La Chambre de commerce du Montréal métropolitain compte au-delà de 7 000 membres. Sa mission première est de représenter les intérêts de la communauté d'affaires du Grand Montréal. Ses objectifs : être en tout temps pertinente pour ses membres, crédible auprès du public et influente auprès des gouvernements et des décideurs.
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Source :
Isabelle Hudon
Vice-présidente, Stratégies et communications
Chambre de commerce du Montréal métropolitain
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