BUDGET FÉDÉRAL : Des réductions d'impôts satisfaisantes qui stimuleront l'économie, mais une hausse trop timide des transferts aux provinces
Montréal, le 28 février 2000 la Chambre de commerce du Montréal métropolitain se réjouit d'investissements en R-D favorables pour nos entreprises de nouvelles technologies
Pierre Laferrière, président
«Le budget dévoilé aujourd'hui par le ministre des Finances du Canada, M. Paul Martin, contribuera à favoriser le développement économique et la compétitivité du Canada, affirme le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, M. Pierre Laferrière.
«La réduction des impôts des particuliers, centrée sur la classe moyenne, la pleine indexation du régime fiscal dès 2000, la hausse de la déduction personnelle de base à 8 000 $, tout cela libérera les particuliers d'une ponction fiscale substantielle et contribuera à réduire la pression sur les provinces quant à l'ampleur de leurs propres réductions d'impôts. Cependant, on doit regretter que l'élimination de la surtaxe de 5 % se fasse sur 5 ans, laissant ainsi en vigueur une taxe dont l'objectif était d'accélérer l'élimination du déficit canadien et qui n'a plus sa raison d'être.
«Par ailleurs, aucune baisse n'a été annoncée quant aux contribuables dont les taux d'imposition sont les plus élevés, ce qui maintiendra un écart improductif avec les États-Unis et favorisera l'exode des cerveaux.
«La réduction de 28 % à 21 % de l'impôt des sociétés, quant à elle, contribuera à rendre les entreprises canadiennes plus compétitives et à les inciter à procéder à des investissements accrus en recherche et en équipements. Mais cette mesure n'entrera en vigueur, et de façon progressive, qu'en 2001.
Transferts aux provinces : une contribution décevante
«Par ailleurs, la Chambre est déçue de la timidité de la hausse des transferts aux provinces. Ces transferts ne seront enrichis que de 2,5 milliards de dollars en 4 ans, ce qui est bien loin de les ramener au niveau de 1994.
«Au moment où les provinces sont aux prises avec de fortes hausses des coûts de la santé, notamment, cet appui ne peut être considéré comme très satisfaisant et il rendra les interventions fédérales de moins en moins crédibles en matière de gestion des systèmes de santé.
Investissements substantiels en recherche:
bonnes nouvelles pour la région montréalaise
«Le budget fédéral comporte des investissements substantiels en recherche et innovation. Ainsi, une somme de 900 millions de dollars est attribuée immédiatement à la Fondation canadienne pour l'innovation, une somme de 160 millions $ permettra de créer les centres de génomique de Génome Canada, si importants pour notre industrie biopharmaceutique et l'industrie de la santé.
«Des investissements importants favoriseront également les secteurs des technologies de l'information, des télécommunications et du multimédia. Une somme de 360 millions $ sur quatre ans permettra de financer des chaires d'excellence et de recherche dans les universités. La Chambre estime que ces montants doivent être accessibles à toutes les chaires d'excellence déjà en place, et non seulement à de nouvelles chaires, ce qui équivaudrait à créer un programme entièrement nouveau sans reconnaître la qualité et la réputation de nos institutions universitaires.
Des dépenses en hausse et une faible réduction de la dette
«Finalement, force nous est de constater que le gouvernement fédéral ne semble pas déterminé à réduire ou stabiliser ses dépenses de programmes. Le budget de cette année prévoit en effet une hausse de près de 5 milliards de dollars des dépenses de programmes, par rapport aux prévisions de l'année dernière, et autant en 2001-2002, ces dépenses culminant alors à 121,5 milliards $.
«Par contre, le ministre des Finances s'engage à réduire à moins de 50 % le ratio dette/produit intérieur brut, d'ici 2005, sans consacrer de sommes substantielles au remboursement de la dette. Il compte donc principalement sur la croissance soutenue de l'économie canadienne durant les 5 prochaines années, ce qui constitue une prévision optimiste. Néanmoins, l'objectif du Ministre est celui que propose la Chambre de commerce du Montréal métropolitain depuis plusieurs années», a conclu M. Laferrière.
La Chambre de commerce du Montréal métropolitain compte au-delà de 7 000 membres. Sa mission première est de représenter les intérêts de la communauté d'affaires du Grand Montréal. Ses objectifs : être en tout temps pertinente pour ses membres, crédible auprès du public et influente auprès des gouvernements et des décideurs.
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