Texte signé par Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et publié dans Le Devoir, The Gazette et le journal Métro. Le 20 mars 2012.
Le 12 mars 2012
Notre économie et nos futurs diplômés seront les grands gagnants du déplafonnement des droits de scolarité
Déjà en février 2010, seize citoyens engagés de la société québécoise, soucieux de l’avenir du haut savoir au Québec et impliqués dans les milieux politique, économique, universitaire et étudiant, unissaient leurs voix pour présenter un nouveau « pacte pour le financement concurrentiel de nos universités ».
Ce pacte demandait de rehausser le financement de nos universités tout en demeurant fidèle aux grandes valeurs de la société québécoise que sont l’accessibilité, l’équité, l’excellence et l’efficacité. Il proposait le déplafonnement des droits de scolarité, accompagné d’un renforcement des programmes de soutien à l’accessibilité et d’un engagement ferme du gouvernement de maintenir le niveau actuel de financement public.
Lors du dépôt de son dernier budget, le gouvernement du Québec a su faire écho à ce pacte et enfin briser un tabou néfaste pour notre société : il a établi définitivement qu’une formation universitaire de qualité était un investissement rentable pour les étudiants.
Dans l’optique où il faut veiller à ce que chacun fasse sa juste part, la création du fonds Placements Universités constituait également un levier positif pour hausser l’appui du secteur privé, déjà présent au moyen de partenariats, et stimuler l’émergence d’une culture philanthropique plus généreuse à l’égard de nos universités.
La prospérité économique du Québec, c’est l’affaire de tous. Le gouvernement paie déjà plus de 50 % de la note, soit plus que partout ailleurs au Canada. Et le gouvernement, c’est nous tous. L’étudiant, de son côté, n’assume que 12,7 % des coûts de sa formation universitaire, alors qu’il en est pourtant le premier et principal bénéficiaire. L’effort qui lui est demandé fera passer sa contribution à 17 % du coût total dans 5 ans. C’est tout à fait raisonnable, d’autant plus qu’un diplômé universitaire gagnera durant sa vie active quelque 750 000 $ de plus qu’une personne n’ayant pas fait d’études supérieures.
Les droits de scolarité sont l’un des meilleurs investissements personnels que l’on puisse faire.
À l’inverse, la décision de certains étudiants de faire la grève est l’une des pires décisions, pour eux-mêmes et pour la société. Si les étudiants doivent rattraper leurs cours durant la période estivale, nos entreprises seront évidemment privées d’un important bassin de main-d’œuvre. Mais ce sont les étudiants eux-mêmes qui en souffriront le plus, car ils se priveront de l’expérience et des revenus que génère un emploi d’été. D’ailleurs, une seule semaine de travail permettra de couvrir plus que la hausse annuelle prévue.
Quant à ceux qui terminent leurs études, ils entreront tout simplement plus tardivement sur le marché du travail. Rien de dramatique, sans doute, mais un coût inutile devant une bonne décision collective prise pour les bonnes raisons.
Le gouvernement a indiqué son intention de ne pas revenir sur sa décision de déplafonner les droits de scolarité. Cette décision est responsable, juste et équitable. À long terme, notre économie et nos futurs diplômés en seront les grands gagnants. Ainsi, Montréal pourra espérer conserver son titre de métropole universitaire par excellence.
Le pacte pour le financement concurrentiel de nos universités est disponible à l’adresse suivante : http://www.ccmm.qc.ca/documents/salleDePresse/2009_2010/pacte/pacte-financement-universites_fr.pdf
Michel Leblanc
Président et chef de la direction
Chambre de commerce du Montréal métropolitain