Montréal accuse un retard par rapport à d’autres villes; pour le rattraper, les candidats à la mairie doivent proposer des idées concrètes

Texte signé par Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, et publié dans The Gazette 

Le 21 octobre 2013


Montréal accuse un retard par rapport à d’autres villes;
pour le rattraper, les candidats à la mairie doivent proposer des idées concrètes

Montréal n’est pas Detroit. Loin de là. Toutefois, l’exemple tragique du déclin de la capitale de l’automobile nous rappelle l’importance de maintenir un environnement d’affaires compétitif pour nos entreprises.

À l’ère de la mondialisation, les dirigeants d’entreprise sont en effet confrontés à des choix complexes. Pour qu’ils décident d’investir, leurs perceptions comptent au moins autant que la réalité des faits. Pour choisir Montréal, les dirigeants d’entreprise doivent être convaincus qu’ils y trouveront une main-d’œuvre talentueuse et un environnement d’affaires compétitif.

Métropole cosmopolite, universitaire, créative et dynamique, Montréal possède des atouts fantastiques pour se distinguer. Pourtant, malgré ces atouts, la richesse par habitant y est largement inférieure à ce que l’on observe dans les autres grandes villes nord-américaines.

Montréal ne génère pas assez de nouvelles entreprises et ne crée pas suffisamment d’emplois. Son taux de chômage est présentement l’un des plus élevés de la province. Et nous ne sommes pas en mode rattrapage par rapport aux autres grandes métropoles du continent. Cette situation est d’autant plus troublante que la métropole compte près d’une centaine d’organismes visant à stimuler le développement économique. La solution ne réside surtout pas dans la création d’une énième organisation.

Une étude réalisée pour la Chambre en 2012 révélait que la grande majorité des entreprises jugent que la métropole n’est pas plus compétitive qu’elle ne l’était il y a cinq ans. Selon elles, l’environnement d’affaires ne s’est pas amélioré. Plus d’un tiers des répondants jugent plutôt que cet environnement s’est dégradé en raison notamment de la détérioration des infrastructures routières. Bien qu’on ait commencé à remédier au sous-investissement chronique dans l’entretien de nos infrastructures, il faudra un effort beaucoup plus soutenu et à long terme.

Montréal doit également mieux composer avec les changements profonds qui affectent la dynamique régionale. Depuis une quinzaine d’années, la croissance démographique et économique des banlieues a surpassé celle de l’île. La concurrence au sein même de la région pour attirer les ménages et les entreprises est très vive. Dans ce contexte, Montréal souffre de perceptions négatives quant à son accessibilité, sa propreté, sa convivialité et ses coûts élevés. Elle souffre du même coup du départ des quelque 20 000 personnes qui quittent l’île chaque année au profit des banlieues.

Ces changements profonds ont pour conséquence de fragiliser l’activité commerciale du cœur de la métropole, tant au centre-ville que dans les artères commerciales traditionnelles. Des activités culturelles autrefois concentrées au centre-ville trouvent désormais leurs publics directement en banlieue.

Ce n’est pas l’émergence de ces pôles de services dynamiques en périphérie qui pose problème. C’est davantage l’absence de réponse efficace de la zone centrale pour s’ajuster et mieux répondre aux besoins des entreprises et des consommateurs.

La campagne électorale qui s’amorce offre une occasion unique d’aborder ces questions et de trouver des solutions. Les candidats doivent clairement expliquer comment ils s’y prendront pour rendre l’environnement d’affaires plus propice à une offre commerciale dynamique et au développement et à la rétention des talents, des entrepreneurs et des entreprises. Le débat de lundi après-midi sur les questions économiques leur en donnera justement l’occasion.

Ce débat se tiendra au Palais des congrès. Il est organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain en collaboration avec RDI, qui le télédiffusera en direct à l’émission RDI économie. Le prix d’entrée est de 85 $ pour les membres de la Chambre et de 125 $ pour les non-membres. Le débat, d’une durée d’une heure, sera suivi d’un cocktail. Pour plus de renseignements : http://ccmm.li/1eVhRCf

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