Depuis 2015, l’Institut du Québec, en collaboration avec la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et Montréal International, publie annuellement le rapport Comparer Montréal. Il s’agit du fruit d’une analyse comparative de la métropole et de 14 autres grandes villes nord-américaines effectuée au moyen de différents indicateurs regroupés en cinq catégories. La troisième édition de ce rapport a été rendue publique le 22 mai dernier.
On y apprend que Montréal est en excellente position en matière de qualité de vie à l’échelle nord-américaine. Cependant, pour accélérer la croissance de son économie et réduire l’écart de richesse avec d’autres villes, la métropole devra améliorer sa performance dans certaines catégories.
Voici les faits saillants de l’étude. Précisons que le classement de cette édition tient compte des données de 2016.
Montréal : en deuxième position pour sa qualité de vie
La locomotive économique du Québec continue de se distinguer en ce qui concerne la qualité de vie. En fait, il s’agit de la plus importante force de Montréal. La métropole est en tête avec la meilleure distribution de la richesse en Amérique du Nord. Au chapitre de l’inégalité des revenus, Montréal occupe le haut du classement, tout comme l’an dernier. En outre, elle affiche le plus faible taux de criminalité et offre des logements abordables. De plus, la métropole propose des modes de déplacement alternatifs. Bref, elle offre à ses résidents un environnement sécuritaire et de qualité.
Cependant, Montréal a encore des défis importants à relever pour améliorer la fluidité des transports et pour résoudre les enjeux de congestion routière. En effet, même si la situation est beaucoup plus accentuée dans d’autres villes canadiennes, la métropole se maintient en 10e position quant au temps perdu dans les embouteillages. Le pourcentage de temps perdu dans le trafic a d’ailleurs augmenté, passant de 26 % à 29 % entre 2015 et 2016.
Le deuxième défi majeur à relever en matière de qualité de vie est le taux encore trop élevé de la population vivant sous le seuil de la pauvreté. En effet, parmi les 15 métropoles nord-américaines, Montréal occupe la dernière position à cet égard. Elle n’est toutefois pas la seule ville canadienne à devoir relever ce défi : Vancouver et Toronto occupent respectivement les 13e et 14e rangs de cette sous-catégorie.
Un important pouvoir d’attractivité
Montréal reste au sommet en ce qui concerne les facteurs d’attractivité comme le démontrent les faibles coûts d’exploitation et les avantages fiscaux accordés aux entreprises qui y investissent.
En matière de compétitivité fiscale, Montréal conserve la troisième position, malgré une légère détérioration de son indice de compétitivité, qui passe de 55,6 à 57,4 sur 120 entre 2014 et 2016. Montréal demeure donc en position avantageuse pour attirer les investissements des entreprises.
Précisons que le maintien de la compétitivité fiscale de la métropole est un défi auquel il faudra accorder une attention particulière, notamment en raison de l’entrée en vigueur de la réforme fiscale américaine.
Accélérer l’innovation
Selon le rapport, Montréal affiche une « performance acceptable en matière d’innovation ».
La métropole doit cependant accélérer le pas pour améliorer son classement à l’échelle nord-américaine. À ce chapitre, bonne nouvelle : la création de la supergrappe en intelligence artificielle contribuera à favoriser l’innovation à Montréal au cours des prochaines années.
L’enjeu de l’accessibilité du capital humain nécessaire à cette industrie innovante et en croissance demeure un défi. Précisons que Montréal affiche des progrès pour ce qui est du nombre de diplômés en sciences, technologies, génie et mathématiques (STGM). Cependant, les autres villes nord-américaines enregistrent une aussi bonne performance sur ce plan. En conséquence, la position de Montréal ne s’améliore pas. En effet, le rapport indique que la proportion de la main-d’œuvre qui travaille dans les domaines d’avenir n’est pas en progression. Au contraire, elle est en stagnation, voire en régression. Entre 2015 et 2016, elle est passée de 4,9 % à 4,8 %.
Le deuxième défi en matière d’innovation est la stagnation du nombre de brevets déposés. Comme en 2015, Montréal conserve l’avant-dernier rang à ce chapitre.
Continuer à développer notre capital humain
La position de Montréal continue de s’améliorer en ce qui concerne le développement du capital humain. La métropole progresse en matière d’attraction, de rétention et d’intégration des immigrants au marché du travail.
Toutefois, il est important de réduire le taux de décrochage scolaire, qui demeure élevé. Par ailleurs, la proportion des personnes de 25 à 64 ans détenant minimalement un baccalauréat augmente très lentement. La métropole continue d’occuper l’avant-dernière place à ce sujet.
Malgré une bonne performance en ce qui concerne l’intégration des immigrants au marché du travail, Montréal doit faire mieux pour rattraper les autres villes nord-américaines et améliorer son classement.
Améliorer sa croissance et ses activités économiques
Bien que la métropole connaisse présentement une effervescence économique, lorsque comparée aux autres grandes villes nord-américaines, elle arrive tout de même en queue de peloton.
Rappelons que l’économie de la métropole est sur une lancée. Cependant, à l’échelle nord-américaine, l’économie va bien également.
En ce qui concerne la croissance économique, selon le rapport, la métropole passe de la 15e à la 13e position, dépassant ainsi Saint-Louis et se classant ex aequo avec Philadelphie. Le boom économique que connaît la métropole depuis deux ans commence à être capté par les indicateurs. Avec les récentes baisses d’impôts et le rythme de croissance économique observé au cours de l’année 2017, il est possible de penser que la performance observée de Montréal sera meilleure dans la prochaine édition du rapport.
>> Téléchargez le rapport Comparer Montréal ici