« La plateforme du cinéma est parfaite. Le problème, c'est le contenu. » C’est connu, l’homme d’affaires Vincenzo Guzzo n’a pas la langue dans sa poche. Ses prises de position passées dans les médias, notamment à la populaire émission Tout le monde en parle, ont fait couler beaucoup d’encre. Et il a profité de sa tribune à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain pour brasser davantage la cage de l’industrie du cinéma québécois. Il a d’ailleurs précisé qu’il gardait son esprit critique envers celui-ci parce qu’il souhaite voir les films d’ici connaître du succès en salle.
Voici trois éléments clés à retenir de son passage à la tribune de la Chambre.
Le cinéma est en santé
Selon M. Guzzo, qui pilote l’entreprise lancée par son père en 1974, le cinéma en salle est en santé plus que jamais. L’homme d’affaires a révélé que les entrées sont en hausse de 20 % dans ses cinémas, citant les films It et Ballerina comme de beaux succès en salle cette année, de même que les films québécois Junior majeur, De père en flic 2 et Bon cop, bad cop 2.
De fait, il a mentionné que Netflix ne causait pas plus de tort à son entreprise que d’autres offres de contenu de divertissement comme le Canadien de Montréal ou les activités estivales. « Netflix, ce n'est pas mon compétiteur. Il passe mes vieux films », a-t-il lancé de son style coloré.
Oui aux films québécois
Foi de Vincenzo Guzzo, rien ne lui plaît plus que de voir un film d’ici obtenir du succès en salle. Quand le produit québécois marche, ça aide les salles, reconnaît-il. Or, ses propos sévères tenus dans le passé contre le cinéma québécois et son financement lui ont valu d’être perçu par certains comme un ennemi de l’industrie locale, mais à tort, selon lui. « C'est facile d’être le méchant quand on est Vincent Guzzo. Mais c'est la vérité – et non pas mes paroles – qui est controversée », a-t-il affirmé lors de son allocution.
Dans le passé, il a soutenu qu’il n’y avait pas assez de films « commerciaux » financés par les instances publiques. Il a rappelé à sa tribune que ses dix cinémas diffusent des films d’auteur québécois aux côtés des blockbusters, mais que même des films américains ne sortaient pas en salle parmi les centaines qui sont produits chaque année. Il a répété son objectif de diffuser tous les films, mais en précisant que certains distributeurs ne donnaient pas accès à certaines œuvres à son entreprise, préférant des salles ciblées.
L’entente entre Netflix et le fédéral
M. Guzzo a également tenu à ajouter sa voix à celles qui dénoncent l’entente entre Netflix et le gouvernement fédéral. L’homme d’affaires ne croit pas que cette entente ait pour but d’éviter une hausse de taxe aux contribuables et consommateurs canadiens de Netflix par la bande. « Moi aussi, je pourrais peut-être vendre mes billets sur Internet depuis l'Irlande et prétendre que le service est en Irlande pour ne pas prélever la TPS et la TVQ. »
Contrairement à d’autres qui ont exprimé leur avis sur cette entente, il refuse de jeter la pierre à la ministre Mélanie Joly, l’estimant « coincée entre l’arbre et l’écorce ». Selon lui, c’est au premier ministre Trudeau d’expliquer l’entente, qui ne devrait pas être aussi permissive avec une entreprise internationale n’ayant pas de liens au pays.