Montréal mérite pleinement son titre de métropole culturelle internationale. Dix ans après avoir adopté un premier plan d’action en culture, la Ville de Montréal travaille présentement à la création d’une nouvelle stratégie. Dans notre mémoire déposé à la Commission sur la culture, le patrimoine et les sports de la Ville de Montréal, nous proposons les trois axes suivants pour y parvenir.
Agir sur la demande culturelle
La population montréalaise en général et les créateurs en particulier pourraient bénéficier de politiques publiques axées sur le développement de la demande. Beaucoup d’efforts ont été déployés au cours des dix dernières années pour soutenir l’offre culturelle de nos créateurs. Malheureusement, la demande du public n’est pas toujours à la hauteur de l’offre. Il est important de miser sur une culture de proximité qui s’inscrirait dans le quotidien des Montréalais grâce au développement des Quartiers culturels. Les commerces de proximité et les sociétés de développement commercial peuvent jouer un rôle significatif dans la diffusion de la culture, et ce, dans tous les secteurs de la métropole.
La Politique devrait permettre à nos produits culturels de rejoindre de nouveaux publics à l’extérieur de la métropole. Un accent doit être mis sur les Québécois des autres régions ainsi que sur les touristes étrangers, deux clientèles que nous peinons à attirer en dehors de la haute saison. Il faut continuer de miser sur l’élan que lui fournissent chaque année ses grands festivals, mais également favoriser la diversification de l’offre culturelle tout au long de l’année et le rayonnement de celle-ci à l’international.
Renforcer le développement de l’offre culturelle par la création de masses critiques
Il est essentiel que la Politique culturelle favorise l’émergence de masses critiques et le partage des ressources et des infrastructures. L’industrie culturelle se caractérise par son haut niveau de fragmentation. Une certaine consolidation de l’industrie permettrait aux plus petits joueurs de rejoindre un public élargi, d’offrir un produit de meilleure qualité, de se projeter à l’international et de pouvoir vivre plus confortablement de leur art.
Le secteur de la culture doit également tirer pleinement profit du virage numérique non seulement pour la diffusion de ses créations, mais également pour son financement.La Chambre propose la création d’un portail qui centraliserait l’information sur l’ensemble des campagnes de sociofinancement, élargissant ainsi le spectre des donateurs potentiels, notamment pour les plus petites organisations. L’objectif n’est pas de se substituer aux sites de sociofinancement actuels, mais de mieux faire connaître les initiatives montréalaises au grand public québécois.
Stimuler les partenariats avec et entre les industries créatives
Le secteur privé doit continuer à jouer un rôle significatif dans le dispositif de soutien à la culture. C’est pour cela que nous recommandons de maintenir un forum de concertation sur le milieu culturel afin de réunir autour d’une même table les représentants des secteurs public et privé. De plus, nous estimons que la prochaine Politique devrait viser à multiplier les collaborations entre les artistes et les industries créatives. Des collaborations plus fréquentes entre les artistes membres du cœur créatif de la métropole et les entreprises numériques pourraient être sources de synergies profitables.
En suivant ces trois axes, la Ville peut créer une politique qui réaffirmerait que Montréal est une ville où nous faisons vivre la culture, 365 jours par année, peu importe où nous nous trouvons sur son territoire.
Le mémoire de la Chambre peut être consulté en cliquant ici.