Le 23 novembre dernier, la Chambre a réuni en panel quatre experts venus discuter de la contribution à l’économie canadienne du secteur des sciences de la vie et des technologies de la santé, mais aussi de son potentiel de croissance ainsi que des occasions qu’il représente en matière de partenariats public-privé en recherche pharmaceutique.
Pamela C. Fralick, présidente de Médicaments novateurs Canada, Frédéric Fasano, directeur général de Servier Canada, Martin Godbout, président des conseils d’administration de Génome Québec, BIOQuébec et IRICor, et Jean-Claude Tardif, directeur du Centre de recherche de l'Institut de Cardiologie de Montréal et professeur titulaire de médecine à l’Université de Montréal, ont discuté de ces importantes questions ainsi que des résultats d'une récente analyse d'EY portant sur la contribution économique de l'industrie pharmaceutique innovatrice au Canada.
Voici les principales questions abordées lors de l’événement :
1) Quels sont les projets les plus porteurs de la dernière année?
La Stratégie québécoise des sciences de la vie envoie un signal très positif pour l’avenir de l’industrie au Québec et a été bien reçue par le milieu. Nous faisons des avancées importantes en médecine de précision, un domaine très porteur pour le futur. Les outils diagnostiques et leur application en génomique sont également de plus en plus sophistiqués.
2) Quel est le potentiel de l’ouverture et de la valorisation des données publiques en santé pour renforcer l’innovation dans votre secteur?
Le ministre de la Santé et des Services sociaux a pris un engagement pour libérer l’accès aux données publiques d’ici deux ans. Cela permettra de mesurer dans la vie réelle, et non seulement en laboratoire, l’impact et l’efficacité des médicaments. Il y a un potentiel pour le développement de tout un pan de recherche basé sur l’information compilée qui présente des avenues de collaboration prometteuses entre le public et le privé pour valoriser les données.
3) La Stratégie québécoise des SVTS envoie un signal fort quant à la capacité d’innovation de votre industrie. Quel est l’élément le plus porteur pour vous dans cette stratégie?
La Stratégie québécoise est très ambitieuse et elle a eu un effet très rassembleur, mais il faut passer à l’action. C’est maintenant aux entreprises d’agir et de tirer parti de cette stratégie grâce à une approche collaborative. Notre ambition est de l’amener à un autre niveau, de faire du Québec un pôle où il fait bon innover, investir et commercialiser de nouveaux traitements.
4) Ottawa a lancé une consultation cette année dans le but de réduire le prix des nouveaux médicaments. Quels seront les impacts de la réforme fédérale sur l’industrie?
Un des problèmes de l’approche du gouvernement du Canada est le manque de dialogue avec les membres de l’industrie, non seulement pour atteindre les objectifs, mais aussi pour amener les sciences de la vie encore plus loin. Le développement du secteur est rendu possible grâce à son équilibre économique. Le manque d’information quant aux impacts de cette réforme sur l’industrie et les patients est inquiétant. Il est souhaitable de procéder à une plus vaste consultation. Une décision mal avisée pourrait fragiliser l’écosystème et réduire l’investissement dans la R-D, ce qui viendrait ralentir le développement de nouveaux traitements au pays et, ultimement, nuire au patient.
5) Quels gestes le milieu doit-il poser pour consolider l’écosystème des SVTS au Québec et dans la métropole?
Le momentum est là, les leaders de l’industrie doivent faire avancer les projets porteurs. Valoriser les données du système de santé est un excellent projet et tous vont y gagner : les patients, les chercheurs et l’industrie. Les nouvelles approches comme l’intelligence artificielle vont permettre d’améliorer la caractérisation et le traitement des patients. La communication est importante : les gouvernements sont convaincus du potentiel et des retombées de notre industrie, mais il faut également communiquer avec la population pour qu’elle comprenne mieux les bienfaits concrets du secteur des SVTS et les bénéfices que nous tirerons de la valorisation des données en santé.