Le 5 décembre dernier, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain a participé au Forum sur la valorisation de la diversité et la lutte à la discrimination, qui avait lieu à Québec. C’est forte d’une expertise concrète et acquise depuis de nombreuses années en matière d’intégration des travailleurs issus de l’immigration qu’elle a fait part de ses recommandations au gouvernement.
En effet, elle a conçu et mis sur pied le programme Interconnexion, qui est destiné à mettre en contact les immigrants qualifiés avec des employeurs afin de faciliter l’obtention d’une première expérience de travail dans leur domaine. La Chambre offre également des services aux entreprises en matière de francisation. Depuis 2016, elle a publié deux études, dont l’une sur la progression des immigrants vers les postes de cadre.
En tant qu’organisation, la Chambre a été directement témoin de la compétence et de l’apport des immigrants. La moitié (49 %) de ses 115 employés ne sont pas nés au Québec et un peu plus du tiers sont issus de la diversité ethnoculturelle.
L’objectif du gouvernement en tenant ce forum était d’apporter des solutions concrètes aux préoccupations liées à l’emploi, à la formation, à la francisation et à la lutte contre la discrimination. L’une des pièces maîtresses de cette stratégie doit être de transformer la dynamique d’intégration professionnelle des immigrants pour en faire un succès collectif et pérenne, dans une période où les besoins de main-d’œuvre qualifiée sont criants.
L’immigration et la diversité ethnoculturelle sont des atouts pour le Québec. Elles font avancer notre société et enrichissent notre culture commune. En plus d’être une richesse, l’immigration est aussi une nécessité démographique et économique. Dans un contexte de vieillissement de la population, les entreprises doivent pouvoir compter sur l’accès à un bassin de talents suffisant pour investir et croître.
Voici trois faits saillants de la position de la Chambre :
Arrimer les profils aux besoins du marché du travail
Il faut que le gouvernement du Québec poursuive la mise en œuvre de sa politique de sélection axée sur un bon arrimage entre le profil des immigrants et les besoins du marché du travail actuels et futurs, en collaboration avec les entreprises.
Il importe également de s’assurer que des mécanismes permettant une reconnaissance rapide des diplômes soient mis en place et que, le cas échéant, l’accès à une formation d’appoint flexible, adaptée et accessible soit rendu possible dans de courts délais.
Appuyer les initiatives d’intégration à l’emploi
Il est essentiel de mieux outiller les entreprises et surtout les PME pour qu’elles puissent analyser adéquatement les curriculums vitæ reçus afin de sélectionner les candidats qui répondent à leurs besoins. En ce sens, et à l’instar de la nouvelle Politique québécoise en matière d’immigration, de participation et d’inclusion, le gouvernement doit continuer à soutenir les initiatives qui appuient les employeurs et les mettent en contact avec des candidats issus de l’immigration.
Dans ce contexte, le gouvernement doit maintenir son appui aux initiatives facilitant l’accès à une première expérience de travail au Québec telles que le programme Interconnexion de la Chambre. En dix ans, la Chambre ainsi a mis en lien plus de 6 000 immigrants avec plus de 1 100 entreprises, notamment grâce à des stages et à la tenue de plus de 15 000 activités de maillage professionnel.
Une démarche concertée
Les entreprises de toutes tailles doivent compléter les efforts du gouvernement afin d’atteindre les objectifs de la démarche. Les processus internes doivent être facilités, ce qui inclut l’évaluation des candidats issus de l’immigration, l’accès à des programmes de formation spécifiques et les possibilités d’avancement à des postes supérieurs.
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