Pour Ubisoft, il est important d’appuyer les start-ups québécoises, qui sont des vecteurs d’innovation, et d’inciter les grandes entreprises à travailler avec elles. C’est pour permettre ce rapprochement que cette entreprise innovante a décidé de lancer, avec la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, la série InnoBahn Ubisoft. Francis Baillet, vice-président, Affaires corporatives, et Jean-Philippe Grou, directeur des communications, parlent de la genèse de cet événement et des avantages qu’en retirent les start-ups et les grandes entreprises.
Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) – De quel constat est né InnoBahn Ubisoft?
Francis Baillet (F.B.) – Il est parfois difficile pour les start-ups d’approcher les grandes entreprises. Pourquoi? Parce que souvent, les prérogatives économiques font que ces dernières démontrent une certaine réticence à prendre des risques et à confier un mandat à une entreprise qui n’est pas établie. C’est pour cette raison que nous avons créé la série « InnoBahn Ubisoft » avec la Chambre.
Appuyer les start-ups, c’est appuyer le développement économique au Québec. Nous voulons que des entreprises bien établies emploient des start-ups pour leur permettre de s’épanouir sans diluer leur capital-actions, tout en leur offrant une belle carte de visite pour la suite.
CCMM – Qu’est-ce qu’une entreprise peut retirer de sa participation à InnoBahn Ubisoft?
F.B. – En entrant dans une démarche de cocréation, comme le favorise cet événement, les grandes entreprises ont l’occasion de porter un regard nouveau sur les défis auxquels elles font face aux côtés de start-ups dynamiques. La force de ces dernières est la réponse novatrice qu’elles proposent à un besoin du marché.
CCMM – Vous parlez d’expérience puisque vous avez participé à la première édition. Votre défi consistait à résoudre les enjeux de mobilité et de transport de vos employés. À la suite de plusieurs pitchs de start-ups, votre choix s’est arrêté sur Netlift. Qu’est-ce qui vous a séduit chez cette entreprise?
Jean-Philippe Grou (J-P.G.) – Netlift avait déjà fait un travail colossal pour bien comprendre les habitudes et le fonctionnement du transport multimodal, ce qui répondait parfaitement à nos besoins. Grâce à ça, nous avons pu passer directement à l’action et proposer aux employés une solution à tester.
CCMM – Où en êtes-vous dans la mise en œuvre de cette solution?
J-P.G. – En ce moment, plus de 75 personnes sont inscrites sur Netlift et un nombre presque équivalent de trajets ont été réservés sur la plateforme. Le projet pilote s’étend jusqu’à la mi-février. Ces premiers mois d’hiver seront déterminants pour constater l’utilisation que les employés font de l’application.
CCMM – Qu’est-ce qui vous a le plus marqué lors de la dernière édition d’InnoBahn Ubisoft, en décembre 2016?
F.B. – Nous avons été très impressionnés de la qualité des solutions proposées par les start-ups aux problèmes forts complexes du Port de Montréal et d’Aéroports de Montréal et par leur aisance à pitcher devant une salle comble.
CCMM – Quel conseil donneriez-vous à toute start-up qui souhaite décrocher un premier contrat ou des investissements?
F.B. – Travaillez votre pitch et adaptez-le en fonction de la personne à qui vous vous adressez. Soyez authentique et démontrez votre passion pour votre entreprise.
CCMM – Un conseil pour les grandes entreprises qui amorcent un projet d’innovation ouverte?
F.B. – L’innovation ouverte et la cocréation demandent une grande ouverture d’esprit. La start-up avec laquelle vous travaillerez ne connaît pas nécessairement votre milieu; il faudra donc passer du temps à la breffer. Par la suite, il faudra s’attendre à ce que nos idées préconçues sur notre organisation soient bousculées et faire confiance à la start-up, sans toutefois perdre les objectifs de vue. En somme, travailler main dans la main pour relever un défi, en utilisant des moyens créatifs et insoupçonnés pour y parvenir.