La technologie transforme rapidement nos méthodes de travail et de recrutement. Il convient même de se pencher sur la notion de « l’âge d’or de l’humain ». Si les chevaux ont dominé l’activité industrielle au XIXe siècle avant d’être remplacés par les moteurs, le même genre de pression se fait sentir aujourd’hui dans les tâches routinières où la technologie peut prendre la place des humains.
L’intelligence artificielle (AI) et la robotique ne sauraient remplacer tous les emplois actuels, mais elles prendront de plus en plus de place au fil du temps. Pour prendre la mesure de toutes les répercussions de l’automatisation sur le travail, il faut se pencher non seulement sur les emplois, mais aussi, et surtout sur les activités qu’ils représentent, et en comprendre la nature véritable.
Quel que soit votre secteur d’activité, il vous faudra un jour ou l’autre intégrer les médias numériques et les nouvelles technologies au cœur de votre modèle de fonctionnement.
Réfléchissez d’abord aux emplois dont votre entreprise aura besoin dans l’avenir et dressez la liste des composantes ou des activités qu’ils représentent. En vous éloignant d’un modèle d’emploi traditionnel, vous pourrez souvent faire en sorte que les personnes qui travaillent pour vous obtiennent des résultats grandement supérieurs à ceux que vous obtiendriez en recrutant des employés de la manière habituelle, et ce, sur trois plans (capacité, coût et risque).
Supposons que vous songiez à embaucher un ingénieur en logiciel, pratiquement indispensable à l’ère du numérique qui prend de plus en plus d’importance. Cet emploi comporte trois fonctions essentielles : la programmation de base, l’intégration de la technologie aux systèmes existants de l’entreprise et de ses clients, et la gestion du changement (il faut comprendre de quelle manière différentes personnes utiliseront la technologie mise en place pour garantir un bon taux d’adoption).
En général, vous serez porté à embaucher une personne pour accomplir toutes ces tâches, mais si vous vous donnez la peine de dégager toutes les composantes, vous pouvez arriver à une solution qui coûtera cinq fois moins cher, prendra trois fois moins de temps et ne comportera pratiquement aucun risque pour le modèle de fonctionnement, puisqu’elle ne comporte pratiquement aucun coût fixe.
Nous vivons une quatrième révolution industrielle. Il est souvent possible de faire exécuter du travail plus efficacement à l’extérieur de l’entreprise plutôt qu’à l’intérieur.
Quels sont donc les facteurs qui viennent transformer le monde du travail? Il y a ceux-ci :
- Le travail se démocratise – le travail est de plus en plus fragmenté et imparti ici et là dans le monde, pour une efficacité maximale.
- La technologie multiplie les possibilités – la croissance exponentielle de la puissance des ordinateurs entraîne une véritable métamorphose du travail.
Selon un rapport McKinsey, ensemble, ces facteurs donnent lieu à un déficit de 40 millions de travailleurs spécialisés et à un excédent de 90 millions de travailleurs non spécialisés, à l’échelle mondiale. Certains emplois vont donc disparaître en raison de l’IA et de la robotique, mais de nouveaux emplois vont aussi être créés, même si on ne peut pas les imaginer pour le moment.
La robotique, l’infonuagique, les appareils mobiles et les senseurs donnent naissance à une interface entre l’homme et la machine qui diminuera de manière radicale le coût de la main-d’œuvre. Déjà, on assiste à l’expansion de l’économie des petits boulots robotisés. Une étude menée en collaboration avec Oxford Economics a révélé des surplus de travailleurs compétents en Inde, par exemple, mais aussi des lacunes dans une bonne partie des pays développés.
Les organisations sont en train de revoir leur structure et s’efforcent de passer de concepts rigides comprenant un nombre défini de fonctions à des structures plus malléables où les tâches entrent et sortent de l’entreprise de manière fluide. Une bonne partie d’une telle stratégie consiste à décider des tâches à accomplir à l’interne. Que faut-il automatiser? Que faut-il impartir? Que faut-il confier à une plateforme de gestion des compétences? Que faut-il confier à des employés à temps plein?
Ces questions essentielles, les dirigeants d’entreprise vont devoir y répondre, à mesure que s’opère la transition entre une perspective axée uniquement sur les emplois et une vision du travail multiforme.