Montréal, le 31 juillet 2023 – La Chambre de commerce du Montréal métropolitain dévoile aujourd’hui son mémoire intitulé Vers des programmes d’immigration concurrentiels : maintenir l’attrait pour les talents internationaux. Ce mémoire est présenté dans le cadre de la consultation en vue du projet de règlement modifiant le Règlement sur l’immigration au Québec.
« Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre persistante, l’immigration est un puissant levier de recrutement pour nos entreprises, au grand bénéfice de la société québécoise. Notre message le plus important concernant l’accueil de travailleurs qualifiés est qu’il nous faut adopter une approche agile, efficace et bien arrimée aux besoins des entreprises », a déclaré Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
« La volonté du gouvernement d’élargir l’admissibilité au Programme d’expérience québécoise (le « PEQ ») en fonction de critères de formation, d’études, d’expérience et de responsabilités va dans la bonne direction. À l’évidence, l’idée d’encourager les étudiants internationaux diplômés à rester au Québec et à s’intégrer à la force de travail et à la société québécoise nous parait gagnante. Idem pour la rétention de travailleurs déjà présents sur le territoire. Nous avons besoin de leurs talents! » a ajouté Michel Leblanc.
« Toutefois, certaines modifications proposées comprennent des éléments contre-productifs. Ainsi, nous devons rejeter l’idée d’exclure du PEQ les étudiants provenant d’établissements anglophones. Il serait absurde de se priver de l’apport d’étudiants de ces institutions qui auraient fait l’effort d’apprendre le français durant leurs études. Nous demandons que tout candidat qui démontre une connaissance du français de niveau 5 soit automatiquement admissible s’il répond aux autres critères. Cette approche du gros bon sens permettrait d’atteindre nos objectifs de protection du français tout en préservant l’attractivité de Montréal et du Québec » a poursuivi Michel Leblanc.
« En ce qui a trait aux travailleurs, nous demandons que le niveau 5 de connaissance du français devienne le niveau de référence pour tous les types d’emploi et tous les candidats, à l’exception des postes dits stratégiques pour lesquels une exigence moindre se justifie. Nous devons trouver le juste équilibre entre l’objectif de sélectionner des travailleurs susceptibles de bien s’intégrer sur le plan linguistique et le risque de dissuader des travailleurs qualifiés dont nous avons bien besoin », a précisé Michel Leblanc.
« La Chambre salue la décision du gouvernement du Québec de relancer les programmes pour attirer des gens d’affaires. Cependant, nous remettons en question la justesse de certaines modalités proposées. Nous trouvons excessif d’exiger une connaissance du français de niveau 7. Nous estimons qu’ajouter une contribution non remboursable de 200 000 $ en sus de l’apport initial de 1,2 million de dollars, réduira la compétitivité de notre programme par rapport au reste du Canada. Nous recommandons de supprimer cette contribution non remboursable pour les investisseurs francophones, et de la transformer en un dépôt remboursable pour les non-francophones s’ils démontrent une connaissance du français de niveau 5 après 5 ans. Ces programmes seront d’autant plus pertinents s’ils comprennent des incitatifs efficaces », a détaillé Michel Leblanc.
« Enfin, nous demandons que les critères qui détermineront l’admissibilité des travailleurs au volet Talents d’exception soient clarifiés. Nous recommandons que ces critères soient établis sur la base des besoins en main-d’œuvre de nos secteurs de pointe, en collaboration avec les grappes sectorielles et les associations patronales. La vitalité économique de Montréal et du Québec reposera sur notre capacité à convaincre les talents d’exception dans nos secteurs de force, de l’intelligence artificielle à l’aéronautique et les sciences de la vie, à se joindre à nos champions locaux. Notre avenir économique est très prometteur, pourvu qu’on réunisse ici les meilleures équipes au monde », a conclu Michel Leblanc.
Liste des recommandations :
Recommandation 1 : Maintenir le PEQ ouvert à tous les étudiants étrangers provenant d’établissements d’enseignement francophones et anglophones et exiger une connaissance du français de niveau 5 sur l’échelle québécoise.
Recommandation 2 : S’assurer que le nouveau Programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ) ait pour effet de convaincre les talents internationaux que le Québec est une terre d’accueil ouverte et désireuse de tout faire pour les aider à réussir leur intégration professionnelle et personnelle dans la société québécoise.
Recommandation 3 : Imposer des exigences en matière de français de niveau 5 pour tous les candidats afin d’éviter de dissuader des travailleurs bien intégrés et susceptibles d’aider à combler les besoins en main-d’œuvre de la société québécoise et de nos entreprises.
Recommandation 4 : Établir des critères clairs pour la catégorie des talents d’exception en évaluant annuellement les besoins de main-d’œuvre dans les secteurs de pointe et en collaborant avec les grappes sectorielles et les associations patronales.
Recommandation 5 : Adopter une approche compétitive dans l’attraction des gens d’affaires étrangers, notamment en :
- –Exigeant une connaissance du français à l’oral de niveau 5 ou plus selon l’Échelle québécoise des niveaux de compétence en français des personnes immigrantes adultes.
- –Excluant les investisseurs francophones de la contribution financière non remboursable de 200 000 $ au Programme des investisseurs, et la transformer en dépôt remboursable de 200 000 $ qui sera remis aux candidats non francophones s’ils démontrent une connaissance du français à l’oral de niveau 5 après 5 ans.
Recommandation 6 : Collaborer avec les acteurs de l’écosystème de francisation pour mettre en place des tests de connaissance du français produits au Québec reflétant la réalité québécoise.
Vous pouvez consulter le mémoire sur le site Web de la Chambre.
À propos de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM)
Forte d’un réseau de 8 000 membres, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (ci-après « la Chambre ») agit sur trois fronts : elle porte la voix du milieu des affaires de la métropole, offre des services spécialisés aux entreprises et à leurs employés et mène des initiatives d’impact pour renforcer l’environnement d’affaires. Depuis 200 ans, elle intervient dans des dossiers déterminants pour la prospérité des entreprises et de la métropole. Avec l’appui de ses experts Acclr, la Chambre vise à accélérer la création et la croissance des entreprises de toutes tailles, ici et à l’international.
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Sources
Jean-Baptiste Portrait
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