La Chambre de commerce du Montréal métropolitain a déposé son mémoire dans le cadre de la consultation prébudgétaire de la Ville de Montréal pour l’année 2024. Cet exercice est très important pour le milieu des affaires de la métropole. Les décisions qui en découleront auront un impact considérable sur la base d’affaires de la métropole.
Alors que les budgets des récentes années ont été préparés dans un contexte de crise provoquée par la pandémie, celui de 2024 s’inscrit dans un contexte de ralentissement économique à l’échelle mondiale. Vraisemblablement, le Canada et le Québec n’y échapperont pas, pas plus que Montréal. Les hausses répétées des taux d’intérêt visant à juguler les pressions inflationnistes ne se répercutent que progressivement et n’atteignent leur plein impact que plusieurs trimestres après leur annonce. Ainsi, la croissance économique anticipée en 2023 devrait être quasi nulle et la reprise s’annonce plutôt timide en 2024, tant au Québec qu’au Canada, comme les récents budgets de chacun l’indiquent.
Si l’économie de manière générale est sortie de la pandémie, cela ne signifie pas que la situation est confortable. La perspective à court terme demeure difficile.
Sur cette base, la Chambre met de l’avant un ensemble de recommandations portant sur les revenus, les dépenses et les projets et initiatives prioritaires. La Commission y trouvera un écho à des positions défendues depuis ses premières consultations budgétaires, mais qui méritent encore aujourd’hui d’être reprises faute d’avancées suffisantes ou en raison du potentiel qu’elles recèlent dans le présent contexte.
Trois grands principes guident notre approche :
- Diversifier les revenus
- Optimiser les dépenses et accroître l’efficacité de l’administration
- Accélérer les projets porteurs pour le développement économique de la métropole
Voici les recommandations présentées par la Chambre :
Recommandation no 1 : Pour diversifier les sources de revenus, recourir davantage à l’utilisation de mesures d’écofiscalité à coût nul en s’assurant que les sommes facilitent la transition écologique de la Ville, en plus de l’application du principe de l’utilisateur-payeur dans un souci d’équité.
Recommandation no 2 : Proposer une approche de redevances de développement pour les nouvelles constructions qui prévoit des incitatifs dans les zones TOD et une taxation visant les logements vacants.
Recommandation no 3 : Poursuivre la trajectoire de réduction de l’écart entre les taxes foncières résidentielles et non résidentielles en visant sur trois ans le ratio de la ville de Québec.
Recommandation no 4 : Limiter la hausse du compte de taxes à un maximum de 3 % en 2024 et, le cas échéant, répartir sur les trois années suivantes les besoins additionnels découlant d’une inflation plus élevée.
Recommandation no 5 : Concentrer les dépenses de la Ville dans ses champs de compétence et, le cas échéant, obtenir une pleine compensation pour les services rendus dans des fonctions qui relèvent des gouvernements du Québec et du Canada.
Recommandation no 6 : Élaborer un plan portant sur la rémunération et la productivité de l’administration municipale dans l’optique du prochain pacte fiscal et poursuivre les efforts d’optimisation entre les trois ordres de gouvernement.
Recommandation no 7 : Accélérer l’adoption de technologies numériques et innovantes pour améliorer l’offre de services de l’appareil municipal et exploiter le potentiel créatif montréalais pour y parvenir.
Recommandation no 8 : Mettre en place les conditions permettant des décaissements plus rapides des sommes reçues par les gouvernements du Québec et du Canada.
Recommandation no 9 : Accélérer le développement de zones prioritaires :
- Concentrer les ressources dans le développement de quatre zones prioritaires : le quartier Namur-Hippodrome, le secteur Bridge-Bonaventure, l’aménagement du site de l’ancien hôpital Royal Victoria et la décontamination de terrains dans l’Est de Montréal;
- Étudier l’opportunité de mettre en place un fonds d’investissement tripartite pour financer des infrastructures facilitant la densification et l’augmentation du nombre de logements.
Recommandation no 10 : En ce qui a trait au centre-ville :
- Financer la stratégie centre-ville à la hauteur des besoins et des ambitions;
- Permettre la conversion vers le résidentiel d’immeubles de classes B et C, tout en assurant à plus long terme une offre répondant aux besoins d’une économie en croissance.
Recommandation no 11 : Développer une image de marque forte, rassembleuse et distinctive pour le Grand Montréal et en faire la promotion dans les marchés internationaux prioritaires.
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