Dans le cadre de son initiative « Le français, c’est payant! », la Chambre informe ses membres des amendements de la Charte de la langue française, de leurs droits et obligations, ainsi que des outils pour les soutenir dans leur démarche de francisation de leurs activités.
Pour y arriver, notre collaborateur Jean-Louis Nadeau rencontre des entreprises afin de les aider à y voir plus clair et de les diriger vers les bonnes ressources. Quels sont ses constats et les défis qu’il observe sur le terrain? Rencontre.
Quel est votre parcours et qu’est-ce qui vous a amené à travailler en francisation?
Mon parcours est riche et singulier. L’amour que je porte pour la langue française a été le fil conducteur de ma carrière, jusqu’à culminer vers des mandats avec la CCMM en francisation.
Mon parcours professionnel a débuté avec la création de l'une des premières boîtes à chansons de Montréal. Durant deux ans, tous les vendredis soirs, j’y produirai les plus grands noms de la chanson, avec un grand succès. Tout en poursuivant mes études pour obtenir tardivement un baccalauréat en sciences politiques, je deviens producteur de spectacles.
De fil en aiguille, en 1968-69, la Ville de Montréal crée la Terre des Hommes et je deviens le responsable adjoint à la division des spectacles. Je poursuis ensuite ma carrière comme responsable des arts de la scène et du tourisme culturel au sein du Comité organisateur des Jeux olympiques de Montréal. J’évolue plus tard comme directeur des communications à la radio CKAC et puis comme directeur du marketing à Radio-Québec.
Actuellement, je suis travailleur automne et j’agis comme expert-conseil en communication et marketing.
En quoi consiste votre mandat avec la Chambre de commerce du Montréal métropolitain?
C’est à travers le Carrefour francisation (aujourd’hui nommé J’apprends le français) que s’est construit ma relation avec la CCMM. Le projet associe les personnes commerçantes et étudiantes à Montréal pour renforcer leurs compétences linguistiques directement dans les commerces.
Aujourd’hui, je collabore entre autres avec l’initiative « Le français, c’est payant! » de la CCMM et de l’Office québécois de la langue française (OQLF). Le projet vise à sensibiliser les entreprises sur l’importance de travailler et de faire des affaires en français au Québec, pour ultimement augmenter l’utilisation du français dans notre société.u Québec afin d’augmenter l’utilisation de cette langue dans notre société.
Mon mandat consiste plus précisément à visiter des entreprises de 50 employés et moins situées au centre-ville de Montréal. Par le biais de ces rencontres, j’informe les entreprises sur leurs obligations linguistiques et les bonnes pratiques en matière d’utilisation du français en milieu de travail.
Je profite également de ces occasions pour distribuer des outils d’informations préparés par la CCMM. Lorsque souhaité par les entreprises, je réfère les entreprises aux services d’accompagnement de l’OQLF afin de les soutenir de façon plus pointue dans leurs démarches.
Cette façon de faire personnalisée favorise une complicité et une approche de soutien, en plus de diriger les entreprises vers les bonnes ressources.
Quels grands constats dressez-vous de vos visites en entreprise? Y a-t-il des défis récurrents?
Depuis le début de mes mandats, j’observe que la démarche de sensibilisation par le biais de la CCMM favorise un dialogue positif, une ouverture et une compréhension auprès des différentes communautés culturelles. Elle renforme une perception positive de l’OQLF.
L'approche pédagogique est à privilégier; celle-ci doit reposer sur une certaine connaissance du profil socio-démographique des propriétaires et du personnel des commerces sur rue. Aussi, pour créer un climat de confiance, plusieurs visites sont souvent nécessaires. Cela permet de surmonter une certaine réserve qui persiste, souvent alimentée par une méconnaissance des obligations linguistiques. Cette réserve s’estompe néanmoins et les personnes rencontrées démontrent généralement une ouverture et une volonté certaine à se conformer aux obligations. La fréquence des visites par la même personne favorise cette grande ouverture.
Sur une autre note, de nombreux propriétaires de commerces font face à une pénurie de main-d’œuvre et expriment des réticences à libérer leur personnel pour des formations de français, allant parfois jusqu'à demander une compensation financière.
Un défi important est de leur faire comprendre que faire des affaires en français est payant.
Quels sont les outils et ressources que vous mettez à disposition des entreprises?
Il faut encourager les personnes commerçantes à développer une relation d’affaires constructive avec l’OQLF, qui dispose d’une équipe chevronnée pour les accompagner dans la réussite de leur entreprise en tant que partenaire et qui dispose de plusieurs ressources pour le faire.
Quelles sont vos astuces pour aider les entreprises dans leur démarche de francisation?
Sur le site de l’OQLF, il existe un lien appelé Mémo, mon assistant pour la francisation, qui illustre que travailler en français c’est payant et gagnant. Cet outil propose aussi un questionnaire qui permet de faire son autoévaluation quant à la connaissance de la langue française. Il se révèle être une référence utile pour guider les entreprises dans leur parcours vers une utilisation plus efficace et rentable du français dans leurs activités quotidiennes. Il s’agit d’une action simple à poser et d’un excellent point de départ.
Le programme « Le français, c’est payant! » vous propose des outils et des ressources pratiques destinés à vous informer des changements apportés à la Charte de la langue française concernant les entreprises, ainsi que des mesures à prendre pour respecter vos obligations.
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