Le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, était à la tribune de la Chambre le 15 février dernier. Il devenait ainsi le troisième membre du nouveau gouvernement Legault à s’exprimer devant le milieu des affaires de Montréal depuis son arrivée au pouvoir. Fait intéressant, selon ses collègues Éric Girard (Finances) et Nathalie Roy (Culture et Communications), qui l’ont précédé, M. Roberge serait le ministre clé du cabinet actuel parce que l’éducation est le principal pilier de la réflexion et de l’action du gouvernement. Plus de 600 personnes étaient réunies pour l’entendre dans le cadre des Journées de la persévérance scolaire 2019.
Profitant de sa tribune, le ministre Roberge a tendu la main aux acteurs et observateurs du milieu de l’éducation présents dans la salle pour les inviter à relever avec le gouvernement les défis du 21e siècle en la matière.
Voici trois éléments marquants de son allocution.
Une ambition assumée pour l’éducation
Le ministre Roberge a rappelé à maintes reprises le plan amitieux de son gouvernement en matière d’éducation. Selon lui, ses prédécesseurs se sont trop souvent cantonnés à défendre des façons de faire « du passé et dépassées ». Il veut plutôt regarder vers l’avant et procéder à des changements afin de remplacer l’« espoir » par la « fierté ».
L’ex-enseignant veut poser des gestes concrets. Selon lui, trop de discours ont été prononcés dans le passé sans qu’ils se traduisent par des actions et des budgets.
Il a donc profité de sa tribune pour illustrer quelques-unes de ses priorités. D’abord, il promet que le prochain budget alloué à l’éducation sera substantiel, c’est-à-dire bien au-delà de l’inflation et des coûts du système. Et ce, malgré la réduction des revenus tirés de la taxe scolaire.
Il a rappelé son engagement d’augmenter le nombre d’activités parascolaires tant sportives et artistiques que culturelles. De plus, il a réaffirmé sa décision d’imposer aux écoles primaires deux récréations de 20 minutes par jour.
Finalement, il a exposé la promesse phare de son gouvernement en matière d’éducation : la maternelle 4 ans. Le ministre Roberge a indiqué qu’un total de 250 classes seront ajoutées dans la province dès septembre 2019, portant ainsi leur nombre à 644. Voilà le genre de décisions audacieuses que son gouvernement entend prendre au cours de son mandat, a-t-il fait valoir.
L’état physique des écoles, un héritage « gênant »
La question de l’état des établissements d’enseignement revient constamment dans l’actualité. Selon le ministre Roberge, le bilan du gouvernement précédent sur cet enjeu est « un peu gênant ». Il promet que son gouvernement agira dans ce dossier.
L’objectif du ministère est d’alléger les processus administratifs pour rénover, améliorer et construire les écoles. Des concours d’architecture seront tenus pour les embellir et créer des environnements stimulants.
Selon celui qui est le député de Chambly depuis 2014, les commentateurs vont sans doute trouver le gouvernement ambitieux, mais cela n’empêchera pas celui-ci d’avancer pour mener à bien tous ses dossiers.
Un œil sur l’emploi et la formation de talents
Les enjeux de main-d’œuvre préoccupent de plus en plus le milieu des affaires. Le gouvernement est à l’écoute, assure le ministre Roberge, qui surveille notamment le dossier de l’obsolescence des emplois et veut outiller les employés concernés dans leur requalification. Selon lui, le problème est plus important qu’on ne le croit et doit rapidement devenir une priorité.
Le milieu universitaire est également sous la loupe du ministre, qui veut augmenter le rayonnement des universités québécoises et le nombre d’étudiants étrangers qu’elles accueillent. M. Roberge les voit comme des incubateurs de talents venus du monde entier. Il se dit très fier de leur ouverture sur le monde et de leur apport à la société québécoise.