L’été est sans contredit la haute saison des emplois jeunesse. En plus de préparer à une transition plus harmonieuse entre les études et le marché de l’emploi, une incursion dans le monde du travail durant les vacances scolaires peut permettre à un jeune de développer de nombreuses compétences qui seront pour lui un avantage dans la poursuite de son cheminement scolaire.
Développer des compétences pendant l’été
En occupant un emploi durant la période estivale, un jeune sera exposé, et ce, peut-être pour la première fois, à la culture et aux codes inhérents au milieu du travail. Pour apprendre à se débrouiller dans ce nouvel environnement et bien remplir les tâches qui lui incombent, il devra développer ou renforcer sa capacité à s’organiser, son sens des responsabilités ainsi que sa discipline personnelle – des compétences fort utiles dans son cheminement professionnel et scolaire. De plus, au fil de ses quarts de travail, il apprendra à mieux connaître ses forces, ses défis et même ses intérêts professionnels.
Un autre bénéfice, souvent sous-estimé : la possibilité offerte au jeune de tisser des liens avec des adultes significatifs, qui pourront se révéler des modèles positifs pour lui ainsi que des sources de valorisation et de reconnaissance.
Toutes ces expériences, vécues dans un milieu sain, contribueront à renforcer l’estime de soi du jeune employé, ce qui est un déterminant important de sa persévérance dans ses études.
Vous souhaitez l’embaucher durant la période scolaire?
Le saviez-vous? À Montréal, ce sont 27 % des élèves de 4e et 5e secondaire[1] qui occupent un emploi durant l’année scolaire.
Pour que les bénéfices liés à l’emploi estival soient réels et réinvestis, le jeune doit poursuivre son cheminement scolaire à la rentrée automnale. Cependant, retourner en classe ne signifie pas nécessairement ne plus travailler! En effet, les rôles d’élève et de jeune travailleur peuvent aller de pair si le travail occupe une place saine et limitée dans le cumul des activités du jeune, afin de lui permettre d’accorder la priorité à ses études.
Comme employeur, vous pouvez faire une grande différence en mettant en place des mesures simples qui favoriseront la conciliation études-travail. Par exemple :
- Diminuer le nombre et l’importance des contraintes inhérentes à l’emploi du jeune – plus il y a de contraintes, plus les répercussions négatives peuvent être grandes (fatigue, bruit, stress, manipulation de charges, travail debout, relations de travail difficiles avec des collègues, etc.);
- Offrir un maximum de 20 h par semaine, en adaptant cette moyenne à l’âge du jeune, à son niveau scolaire, au type d’emploi et aux contraintes liées. Par exemple, un jeune qui travaille 6 heures par semaine, dans des conditions stressantes ou qui comportent des risques physiques élevés, pourrait potentiellement vivre plus d’inconvénients qu’un jeune qui travaille 18 heures par semaine dans de bonnes conditions;
- Vous informer des périodes d’examens pour offrir une souplesse dans le travail (ex. diminuer le nombre d’heures avant un examen et ne pas offrir de quart la veille).
Un premier emploi marque souvent les jeunes, qui s’en souviendront toute leur vie. Un jeune qui sait que son employeur tient compte de sa priorité à ses études sera moins stressé et donnera un meilleur rendement au travail. En période estivale comme en période scolaire, en agissant en employeur responsable envers les jeunes que vous embauchez, en favorisant leur conciliation études-travail et en vous informant de leur cheminement scolaire, vous jouez un rôle important dans leur réussite, gage de citoyens heureux qui contribuent activement au développement de la société.
Crédit photo : Réseau réussite Montréal
Sources
GAUDREAULT, M., LABERGE, L., ARBOUR, N. et M. M. GAUDREAULT (2015). La conciliation études-travail chez les élèves francophones montréalais de 4e et de 5e années du secondaire. Jonquière, ÉCOBES – Recherche et transfert, 84 pages.
Réseau des Instances régionales de concertation sur la persévérance scolaire et la réussite éducative du Québec (2017). Savoir concilier études et travail, 4 pages.
[1] Élèves de 4e et 5e secondaire des commissions scolaires francophones de l’île de Montréal.