« Comment réussir la quatrième révolution industrielle? » : voilà une question complexe qui peut étourdir autant par l’ampleur du défi que par la nécessité de relever celui-ci dans les meilleurs délais pour nos entreprises.
C’est la question que posait la rectrice de l’Université du Québec à Montréal, Magda Fusaro, à l’occasion de sa première allocution à la tribune de la Chambre le 16 novembre dernier. Elle a voulu y répondre en démontrant le rôle essentiel des universités dans cette révolution, particulièrement celui de l’UQAM, qui célébrera son 50e anniversaire en 2019.
Avec l’intelligence artificielle, l’internet des objets, le numérique et la réalité virtuelle, la recherche universitaire repousse les limites des possibilités offertes aux entreprises. Ces technologies s’avèrent ainsi des alliées clés pour relever les défis de la quatrième révolution industrielle.
Une vision d’avenir nécessaire
Selon Magda Fusaro, plus de deux emplois sur trois qu'occuperont plus tard les élèves du primaire n'existent pas aujourd'hui. Il importe donc de faire preuve de vision pour « explorer, défricher, conquérir et encadrer ces nouveaux territoires ». Ce legs aux générations futures constitue une grande préoccupation pour la rectrice, qui aspire à une société éduquée, plurielle, innovante, équitable et durable.
Le passage à l’ère numérique est la clé de l’évolution de la société. Une fracture numérique causerait un retard pour le Québec et aurait de graves répercussions. Selon Mme Fusaro, la réussite de ce passage passe par un engagement tripartite entre les universités, les entreprises et les élus.
Le numérique au service du développement durable
Alors que la révolution 4.0 entraîne d’importants enjeux, notamment économiques, éthiques et sociaux, celui de la robotisation préoccupe tout particulièrement la rectrice. Mme Fusaro a rappelé qu’un grand nombre d’emplois et de secteurs seront touchés : chauffeurs de taxi, pilotes d’avion, employés du secteur manufacturier, ainsi que des secteurs aussi inattendus que ceux de la finance, de la santé et de l’éducation.
Aux yeux de Mme Fusaro, les technologies ne sont ni bonnes ni mauvaises. En effet, c’est ce que l’on en fait qui sera déterminant. Dans cette perspective, les universités doivent veiller à être porteuses de progrès et non génératrices d’impasses.
Les universités ont ainsi un rôle clé à jouer pour explorer toutes les nouvelles avenues en matière de formation et de recherche et exploiter les possibilités du numérique au service de la croissance économique, de l’évolution sociale et de l’environnement.
Une première technologique à une tribune de la CCMM!
Lors de son allocution, Mme Fusaro a utilisé la technologie en faisant participer les membres de l’auditoire et un expert de l’UQAM pour mieux illustrer ses propos. À l’aide d’un lien menant à un jeu-questionnaire, les participants ont pu répondre, au moyen de leur téléphone intelligent, à une question visant à tester leurs connaissances sur les éléments au cœur de la révolution numérique, par exemple l’internet des objets, l’intelligence artificielle et la robotique.
Une fois les réponses reçues, un expert de l’UQAM intervenait en vidéoconférence avec la Mme Fusaro pour réagir aux résultats et expliquer les concepts. C’était là une façon originale d’interagir avec le public – une première dans le cadre des déjeuners-causeries de la Chambre.
À l’aube des 50 ans de l’UQAM, la rectrice, Magda Fusaro, a voulu démontrer la vaste contribution de cette université à la révolution 4.0 : recherche sur le VIH, informatique mathématique, nanomatériaux, découverte du Li-Fi (internet diffusé par la lumière), etc. La liste des progrès technologiques émanant de l’UQAM est longue. Pour Magda Fusaro, il ne fait aucun doute que l’UQAM jouera encore un rôle clé pour relever les défis des 50 prochaines années.