Près de 700 personnes du milieu des affaires étaient réunies le 5 novembre dernier pour entendre Guy Cormier, président et chef de la direction du Mouvement Desjardins, à l’occasion d’un déjeuner-causerie de la Chambre. M. Cormier a profité de cette tribune pour traiter de l’enjeu de la gouvernance des données et partager ses perspectives sur la conjoncture économique. Il a jeté un regard optimiste sur la capacité des économies québécoise et canadienne à faire face aux risques de ralentissement sur la scène internationale. Retour sur les trois thèmes principaux de l’allocution de Guy Cormier à la Chambre.
La sécurité des données, l’affaire de tous
Après avoir fait le point sur la situation qui touche Desjardins, Guy Cormier présente les nouvelles mesures prises par la coopérative pour renforcer la protection de ses membres. Il souligne par ailleurs la bonification du programme de protection disponible aux membres, qui pourront effectuer leurs suivis sur la plateforme AccèsD ainsi que profiter de mesures de détection des risques et recevoir des alertes.
Posant son organisation en cas de figure, il soutient que la situation qui touche Desjardins démontre l’importance pour toutes les entreprises d’être proactives quant à la protection des données personnelles de leurs clients, employés et partenaires, notamment face aux avancées en matière de 5G, d’Internet des objets et d’intelligence artificielle. « Les données seront les ressources les plus stratégiques de l’économie de demain », indique-t-il.
À ce titre, il ajoute que Desjardins a mis sur pied un groupe d’experts dont le mandat est de formuler de meilleures pratiques en matière de protection des données et d’innovation. Desjardins dévoilera d’ailleurs un rapport étoffé sur la gouvernance des données au premier trimestre de 2020. Ce rapport servira à informer et à outiller trois groupes cibles sur cet enjeu de premier plan : les consommateurs, les entreprises et les gouvernements.
Une économie dynamique, mais qui doit se préparer aux risques de ralentissement
M. Cormier persiste et signe en disant que Montréal est la métropole canadienne qui affiche la plus forte croissance économique : « Je m’adresse aujourd’hui à la communauté d’affaires la plus dynamique au pays ». Il explique que la diversité sectorielle, la confiance des investisseurs, de saines finances publiques et la vigueur du secteur immobilier permettent à Montréal de se démarquer.
Il ajoute cependant que le ciel s’ennuage et que le ralentissement mondial assombrit la conjoncture économique. Dans ce contexte, le gouvernement Trudeau devra faire face à plusieurs défis :
- Assurer la stabilité d’un gouvernement minoritaire dans un contexte mondial hautement incertain;
- Rassembler les entreprises autour de la « décarbonation » de l’économie et faciliter la transition énergétique;
- Contrôler les finances publiques et accélérer les investissements en infrastructures et en technologies de l’information.
Se démarquer par l’augmentation des investissements au Québec
Pour se préparer à un éventuel ralentissement, la stratégie de Desjardins est d’investir davantage dans les entreprises du Québec.
Desjardins prévoit donc tripler le nombre d’entreprises partenaires et doubler son capital d’investissement au cours des quatre prochaines années. Ces investissements s’inscrivent dans la volonté de l’institution d’appuyer la productivité, l’internationalisation et le virage numérique des entreprises du Québec.
Il souligne qu’un fonds transatlantique permettant aux entreprises d’ici de se lancer à l’international a été instauré par Desjardins récemment, de même que la création de Luge Capital, un nouveau fonds destiné à la fintech et à l'intelligence artificielle du secteur des services financiers.
M. Cormier conclut en affirmant que les vrais leaders sont ceux qui transforment les défis en réelles possibilités et que c’est à Montréal et au Québec de préparer le terrain pour les défis qui se pointent à l’horizon.