Le 13 mars dernier, Gaétan Morin, président et chef de la direction du Fonds de solidarité FTQ, était de retour à la tribune de la Chambre. Pour l’occasion, il était porteur de bonnes nouvelles. Lors de son dernier passage en 2016, il avait annoncé l’intention du Fonds de doubler ses investissements d’ici 2020 et d’investir 3 milliards de dollars dans les entreprises québécoises.
« Depuis 2016, nous avons investi 2,8 milliards de dollars dans des entreprises de toutes les tailles et de tous les secteurs. Compte tenu de notre cadence d’investissement, je suis fier d’annoncer que nous allons dépasser notre objectif », a-t-il déclaré.
M. Morin a également profité de l’occasion pour faire une autre annonce importante. Au cours des trois prochaines années, le Fonds a l’intention d’accélérer le rythme et d’investir environ 1 milliard de dollars par année dans des entreprises proposant des projets structurants pour l’économie du Québec.
Voici les éléments clés à retenir de son allocution.
Poursuivre sur la bonne voie
Malgré le climat d’incertitude économique qui prévaut à l’échelle mondiale, le Québec et sa métropole traversent une période de prospérité particulièrement forte. Le marché du travail tourne à plein régime et la croissance économique est vigoureuse. Le Fonds de solidarité FTQ, en tant qu’important acteur économique, contribue à cet élan. Il canalise depuis plus de 35 ans l’épargne-retraite de centaines de milliers de Québécois et soutient la croissance des entreprises d’ici. Il compte continuer à jouer un rôle de premier plan dans la création d’emplois, le développement économique durable et l’aménagement intelligent du territoire.
La stratégie actuelle du Fonds, mise en place en 2016, porte ses fruits. Les investissements annoncés dans les secteurs prioritaires ciblés, c’est-à-dire l’aérospatiale, l’agroalimentaire, le secteur forestier et les sciences de la vie, ont été plus importants que prévu. Les six premiers mois de 2018 ont généré un rendement de 2,2 %, et les prévisions laissent présager un rendement annuel de 5,8 %. Bref, l’épargne-retraite des Québécois qui ont investi dans le Fonds va bien, a indiqué M. Morin, tout en reconnaissant qu’il ne faut pas se reposer sur ses lauriers, car le contexte économique évolue rapidement.
« Comme gens d’affaires, nous sommes tous interpelés par la nécessité de dépoussiérer nos modèles d’affaires et d’innover. Nous sommes tous appelés à réaliser des transformations qui ouvriront la voie non seulement à une meilleure productivité, mais aussi à une prospérité durable et à une planète en meilleure santé »
, a indiqué M. Morin.
Des défis de taille
M. Morin a mentionné deux grands phénomènes qui bouleverseront nos modes de vie : les transitions technologiques et énergétiques. En tant qu’investisseur et acteur de développement socioéconomique, le Fonds compte jouer un rôle actif pour accompagner les entreprises et les travailleurs québécois dans ces deux transitions.
C’est dans cet esprit que l’équipe d’investissement s’est dotée d’un nouveau plan stratégique triennal. Plus de 60 personnes ont été mobilisées exclusivement sur ce chantier au cours de la dernière année.
En matière de soutien à la transition technologique, le Fonds entend assurer la continuité du mandat déjà en place afin de soutenir et de stimuler l’innovation des entreprises. M. Morin souligne le succès de deux initiatives en particulier :
- un partenariat avec la société Inno-Centre, spécialisée en innovation au sein des entreprises;
- la création de Solunov, une équipe d’experts qui accompagne des PME pour réaliser un diagnostic et les aider à repérer les pistes d’innovation les plus prometteuses.
«L’accompagnement que nous avons fourni nous a permis de constater que de nombreuses entreprises sont en train de réinventer leurs processus, leurs modèles d’affaires […]. Forts de ce succès, nous allons pousser notre offre encore plus loin en créant d’autres partenariats avec des firmes spécialisées et en facilitant le réseautage et le partage du savoir»
, a mentionné M. Morin.
Devant le défi des changements climatiques, le Fonds a décidé de participer activement aux efforts du gouvernement du Québec afin de réduire les émissions de GES. Cette démarche commence par la réduction de sa propre empreinte environnementale. De plus, en 2017, le Fonds s’est départi de toutes les actions qu’il détenait dans les sociétés charbonnières. L’année suivante, il a décidé d’aller plus loin et de ne plus financer de projets liés à l’exploration ou à l’exploitation d’hydrocarbures. Enfin, M. Morin rappelle que le Fonds s’est engagé à réduire de 25 % l’empreinte carbone de ses actifs dans les sociétés cotées en bourse d’ici 2025, tout en augmentant sa proportion d’obligations vertes (estimée actuellement à plus de 330 millions de dollars).
« Le Fonds peut aussi soutenir la transition énergétique par des investissements ciblés. Nous investirons davantage dans des domaines tels que l’efficacité énergétique, le développement de technologies et de procédés industriels moins polluants, la fabrication de matériaux et d’équipement moins énergivore et, bien sûr, le transport efficace des marchandises et des personnes
», a déclaré M. Morin.
La dimension humaine au cœur des préoccupations
Selon une étude de la RBC publiée en 2018, l’automatisation touchera au moins 50 % des emplois au Canada d’ici dix ans. Le Fonds s’intéresse à la dimension humaine des transitions qui s’amorcent et aux défis qui pourraient en résulter.
M. Morin a fait valoir qu’il importe de veiller à ce que les transitions soient justes et réalisées en collaboration avec toutes les forces vives de la société. À cet effet, il a souligné la position privilégiée du Fonds pour établir des dialogues constructifs, ses équipes d’investissement étant en contact direct et constant avec gouvernements, entreprises, syndicats et travailleurs, et ce, dans toutes les régions du Québec.
« En tant que gens d’affaires, nous sommes, vous et moi, au cœur de l’activité économique de la société. Nous pouvons influencer les choses, nous pouvons contribuer à éviter que des gens soient laissés pour compte dans les virages technologiques et énergétiques qui s’annoncent. Je suis persuadé que c’est la seule façon de nous assurer que les transitions sont réussies et durables»
, a conclu M. Morin.