La congestion routière a un impact financier considérable sur l’économie québécoise et la rentabilité des entreprises : à preuve, elle occasionnerait annuellement des pertes de l’ordre de 4,2 milliards de dollars. Pour les employeurs, ces pertes se traduisent par une diminution de la productivité de leurs employés, des retards fréquents et des difficultés à attirer et à retenir les talents.
La gestion de la mobilité, un chantier bien entamé
Depuis plusieurs années, et grâce à différentes initiatives, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain se positionne et alimente les réflexions sur les façons d’assurer la fluidité des déplacements dans le Grand Montréal, épicentre de cette problématique au Québec. Que ce soit par le biais de ses études ou de ses Forums stratégiques, elle intervient fréquemment auprès des décideurs politiques lors de consultations publiques en matière de transports. En 2017 et 2018, la Chambre a également piloté le projet « Les employeurs s’activent pour la mobilité », une initiative de consultation qui rassemblait 85 entreprises et générateurs de déplacements en milieu urbain. Le projet a permis de dégager l’intérêt du milieu des affaires pour le déploiement de solutions concrètes de mobilité et de le transposer dans la création d’un service de gestion des déplacements destiné aux entreprises et à leurs employés.
Dans cette lignée, la Chambre dévoilera sous peu une étude qui s’attardera cette fois sur le niveau d’engagement des entreprises pour améliorer la mobilité de leurs employés et comment cela peut contribuer à leur attractivité. Ancrée dans le contexte de rareté de main-d’oeuvre qui plombait le Grand Montréal dans la dernière année, l’étude donne la parole à 1 000 travailleurs et 500 entreprises afin de déterminer quelle place occupe l’accessibilité au lieu de travail dans les critères de sélection et de maintien d’un emploi. Cependant, la COVID-19 s’est mise de la partie et a obligé les générateurs de déplacements à repenser leur rapport à la mobilité et à l’organisation du travail.
Repenser la mobilité pour mieux réussir la relance
Rapidement, le télétravail est devenu la norme pour permettre aux entreprises de poursuivre leurs activités tout en contrant la propagation du virus. Les craintes des usagers et les contraintes liées au respect des normes sanitaires dans le transport collectif ont également contribué à renforcer la tendance incontournable du télétravail. Suivant l’annonce du gouvernement du Québec autorisant le retour en présentiel des effectifs, plusieurs employeurs préparent le retour de leurs employés sur leurs lieux de travail, en conformité avec les protocoles sanitaires énoncés par les autorités de santé publique. Malgré cela, le télétravail semble vouloir persister au-delà de la pandémie et de sa potentielle deuxième vague : selon un récent coup de sonde de la Chambre, 73 % des employeurs sondés envisagent d’implanter de manière permanente un modèle hybride d’organisation, combinant télétravail et présentiel. Ce même sondage permet également de relever que 55 % des employeurs se disent préoccupés par la mobilité de leurs employés et affirment s'engager concrètement pour faciliter leurs déplacements, notamment par la gestion d’horaires flexibles et de télétravail.
Malgré tout, les entraves à la fluidité des déplacements ne disparaîtront pas du jour au lendemain. Tous les acteurs de l’écosystème – employeurs, autorités de transport et décideurs politiques – seront mis à contribution lorsque la pression sur le réseau de transport du Grand Montréal se fera sentir à nouveau. Il demeure toutefois que la pandémie aura permis de mettre en lumière la nécessité de repenser le rapport à la mobilité des travailleurs et le rôle que doivent y jouer les employeurs au bénéfice de la fluidité des transports dans la métropole et de la relance économique.