Le 23 novembre dernier, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain a reçu à sa tribune Sophie Larivière-Mantha, présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec.
Mme Larivière-Mantha est revenue sur ses premiers mois à la tête de l’Ordre des ingénieurs du Québec. Elle a abordé sa vision de la profession d’ingénieur au sein de la société québécoise et la mobilisation de l’Ordre afin de répondre à certains enjeux tels que la protection du public, le développement durable et la diversité. Elle a enfin dévoilé en grande première la nouvelle étude de l’Ordre sur l’entrepreneuriat en génie.
La contribution du génie à la société
La protection du public est la mission première d’un ordre professionnel, comme l’a rappelé Sophie Larivière-Mantha en ouverture de sa conférence, mais le génie joue aussi un rôle important pour la société. Que ce soit dans la lutte contre les changements climatiques, dans le domaine biomédical, dans les transports, l’énergie, en santé ou en alimentation, il y a toujours des ingénieurs impliqués.
« Le génie est essentiel aux grands projets de société et un bon exemple se trouve dans l’entrepreneuriat : les ingénieurs sont des innovateurs. Notre étude révèle que 15 % des ingénieurs à l’Ordre sont propriétaires de leur entreprise et que 50 % des étudiants en génie souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat. »
– Sophie Larivière-Mantha, présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec
Toujours selon l’étude menée par l’Ordre, 80 % de ces ingénieurs en entrepreneuriat ont créé un produit ou un service lié à leur formation en génie.
« Trois domaines se détachent dans ces réalisations : le génie civil, le génie mécanique et le génie électrique. Mais d’autres domaines, tels que le génie informatique ou le génie industriel, sont appelés à être mieux représentés dans le futur. »
Un impact réel pour le Québec
Les membres de l’Ordre sont présents aux quatre coins de notre province. La majorité se trouve à Montréal, mais nombreux sont ceux qui œuvrent dans des régions comme la Mauricie, Chaudière-Appalaches et, pour le domaine des ressources naturelles, le Nord-du-Québec.
« La contribution du génie à l’économie est sans conteste : une entreprise en génie sur dix réalise un chiffre d’affaires supérieur à 1 M$ et elles détiennent quatre fois plus de brevets que toutes les autres PME. »
Cependant, des tendances politiques et économiques adverses se dessinent également à l’horizon.
« La pénurie de main-d’œuvre est un défi commun à toutes les professions, dans l’entrepreneuriat en génie comme pour l’économie en général. Pour pallier ce problème, nous devons améliorer notre productivité par le biais de l’automatisation, de la robotisation et de l’innovation. »
Virage vert et prochains défis
Les ingénieurs sont, selon la responsable de l’Ordre, les mieux positionnés pour intégrer les critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) à leur démarche d’affaires.
« Adapter les bâtiments, travailler sur les composantes, développer des technologies vertes, ce sont des expertises propres aux ingénieurs. Il faut continuer à s’engager dans le développement durable et nous avons des partenaires d’affaires bien établis pour le faire. »
L’Ordre constate un avenir prometteur pour les entrepreneurs en génie, mais il compte s’engager davantage pour eux. Plusieurs écoles offrent aujourd’hui des cheminements en entrepreneuriat, en démarrage et en croissance d’entreprise.
« Les ingénieurs sont débrouillards, mais ils ont moins le réflexe d’aller chercher un accompagnement. En plus, les femmes et les minorités sont toujours moins représentées. Nous devons continuer à fournir de l’aide et poursuivre nos efforts. »