Le 16 novembre dernier, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain a reçu à sa tribune Patricia Gauthier, présidente-directrice générale de Moderna Canada.
Mme Gauthier est revenue sur le chemin parcouru jusqu’ici en tant que responsable de l’implantation de Moderna au Canada. En peu de temps, la société est passée du statut d’entreprise méconnue de la population canadienne à celle d’une entreprise qui affiche de grandes ambitions pour ses projets au pays.
Un acteur clé dans la lutte contre la pandémie
Avant le début des recherches pour trouver un vaccin contre la COVID-19, au cœur de la pandémie, peu de gens connaissaient Moderna. Ainsi que l’a rappelé Patricia Gauthier en ouverture de sa conférence, Moderna était à la base une compagnie de recherche et développement, la première à investir le marché avec un vaccin à ARN messager :
« Nous étions une compagnie de recherche et développement pure et dure. Il a fallu investir massivement dans notre chaîne de fabrication, car il était impossible de produire des vaccins à l’échelle planétaire avec l’infrastructure que nous avions. »
– Patricia Gauthier, présidente-directrice générale de Moderna Canada
En plein milieu du combat contre la pandémie, la société basée à Cambridge, au Massachusetts, a dû réorienter ses priorités et prévoir un accroissement exponentiel de ses moyens :
« Nous sommes passés de 1 000 employés en 2020 à plus de 4 000 maintenant, avec 48 programmes de développement, dont 45 en cliniques, sur les maladies rares, en oncologie, etc. »
Des ambitions pour le Canada
Le 30 avril dernier, le PDG de Moderna, Stéphane Bancel, accompagné des premiers ministres Justin Trudeau et François Legault, a annoncé l’ouverture d’une usine de production de vaccins dans le Grand Montréal, après avoir déclaré un an auparavant son intention de s’implanter au Canada :
« Nous avons été la première société affiliée de Moderna en dehors de Boston. En tant que Canadienne, j’étais fière de voir l’engouement des provinces canadiennes – sept ont montré leur intérêt – pour l’installation de cette usine dans leur territoire. »
Selon les propos de Mme Gauthier, le Québec avait de grands atouts pour accueillir cette usine :
« L’écosystème dans les sciences de la vie dans le Grand Montréal est hors pair. Il existe un bassin de talents en ARN messager et nous travaillons déjà avec plusieurs CRO et des institutions comme McGill ou l’INRS en recherche et développement. »
Jouer un rôle national ou international
Bien que l’usine de Moderna au Canada soit basée au Québec, sa responsable compte en faire un pôle de rayonnement vers l’ensemble du pays et au-delà :
« Il faudra investir massivement pour bâtir un corridor 401 et créer une expertise canadienne. Nous avons déjà de beaux exemples de cocréation au Québec, avec l’Université McGill, l’Université de Montréal, l’Université Laval ou l’Université de Sherbrooke. Après, nous pourrons concurrencer les autres acteurs internationaux. »
Mme Gauthier s’est tout de même voulue rassurante en rappelant la mission première de l’usine qui sera sous sa responsabilité :
« Si nous développons des médicaments contre certaines maladies rares, les centres de recherche impliqués vont pouvoir contribuer à les hisser à l’échelle mondiale. Mais la population canadienne sera toujours servie en priorité »