À l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, coup de projecteur sur des histoires inspirantes, celles de Susanna et Anna, participantes au programme « J’apprends le français ». Deux femmes aux parcours uniques, qui ont toutes les deux choisi Montréal afin de poursuivre leur rêve d'entrepreneuriat à succès.
Susanna a troqué le monde rigide de la finance pour la douceur des fleurs; Anna, une ancienne avocate ukrainienne, est devenue une adepte du bien-être holistique. Dans cet entretien, elles partagent leurs conseils et reviennent sur leur parcours respectif. Leurs histoires mettent en lumière la résilience et la détermination exceptionnelles des femmes dans le monde des affaires.
Pouvez-vous nous parler un peu de vous et de votre parcours avant de devenir entrepreneuses à Montréal?
Susanna : Originaire de Chine, j'ai travaillé dans l’environnement exigeant de la banque et des assurances. Mon expérience là-bas était stressante, constamment préoccupée par le travail, une vie que je ne souhaitais plus mener. Ça ne me rendait pas heureuse, alors j'ai décidé qu'il était temps de changer de vie.
Anna : En Ukraine, j'étais avocate, avec une formation en droit international et en droit ukrainien, ainsi qu'un doctorat. J'ai travaillé dans une compagnie d'assurance internationale et à l'administration fiscale régionale. À mon arrivée au Canada en janvier 2012, j'ai concentré mes efforts sur mon intégration à la société canadienne et l'apprentissage de la langue française.
Susanna Qiao a repris le commerce floral « Fleuriste Côte-des-Neiges »
Anna Bystrova a crée son institut de soins « Sculptor »
Qu'est-ce qui vous a inspirées à lancer votre entreprise?
Susanna : En 2018, en arrivant à Montréal, mon ami agent immobilier m'a informée d'une occasion de reprendre un commerce floral. J'ai toujours eu un tempérament calme et les fleurs correspondaient à moi. Ce projet de devenir fleuriste, de travailler avec mes mains, m'a immédiatement séduite.
Anna : Ma passion pour le bien-être holistique m'a conduite à fonder mon entreprise. Après six années à étudier l'anatomie faciale et les méthodes naturelles de relaxation, je me suis engagée à promouvoir la santé et la beauté naturelle à travers des soins du visage et des pratiques de vie saines. Cela m'a motivée à créer mon institut de soins de la peau et de massage facial, Sculptor.
Pourquoi avez-vous décidé de vous inscrire, ou d’inscrire votre équipe, au programme « J’apprends le français »?
Susanna : Pour moi, c'était une chance d'améliorer mon français. Même si j'ai appris la langue, la pratique me manquait. Je rencontre parfois des difficultés à communiquer par téléphone, et ce programme était une occasion d'améliorer ma confiance.
Anna : J'ai inscrit mes cinq employées, toutes des professionnelles expérimentées, au programme « J’apprends le français ». Originaires d'Ukraine et arrivées au Canada en raison de la guerre, elles ont choisi le Québec comme nouveau foyer. Bien qu'elles aient terminé des cours de francisation, je crois qu'il est crucial qu’elles pratiquent la langue au quotidien pour favoriser leur intégration et améliorer leur français. Cette chance unique leur permet de perfectionner leur français tout en se concentrant sur le vocabulaire spécifique à leur travail.
Quels ont été les principaux défis que vous avez dû surmonter en tant qu’entrepreneuses et comment les avez-vous relevés?
Susanna : Gérer ma propre affaire en tant que femme et apprendre toute seule a été un défi. J'ai dû apprendre le marketing, être créative et proposer des produits différents. Au début, je travaillais de longues heures pour ne pas décevoir ma clientèle. Je devais aussi m'adapter à une nouvelle culture et comprendre les lois locales. Et puis... lors de discussions sur le loyer avec mon propriétaire, j'ai ressenti que, en tant que femme, le dialogue aurait probablement été différent si j'avais été un homme.
Anna : Le plus grand défi a été de comprendre les différences culturelles et les modes de vie entre l'Europe et l'Amérique du Nord. Traduire l'importance du mode de vie holistique à mes clients a été un défi que j'ai relevé en les éduquant et en leur démontrant les résultats tangibles de mes méthodes.
Anna inculque sa détermination à ses employées
Susanna en pleine transmission de son savoir-faire
Quels conseils donneriez-vous aux autres femmes qui souhaitent se lancer dans l'entrepreneuriat?
Susanna : Il faut se lancer, idéalement avec l'aide d'un bon comptable (rires). Comprendre la comptabilité et les états financiers est crucial. Je conseille de commencer petit, de ne pas investir trop d'argent et de se servir des réseaux sociaux. Je m'investis pour aider les femmes qui veulent se lancer dans ce commerce. Même si je ne connaissais rien au début, j'ai appris. Je serai toujours là pour aider celles qui veulent apprendre et se lancer.
Anna : Suivez vos rêves, croyez en vous. L'entrepreneuriat exige de la détermination. Restez concentrées et surmontez les obstacles avec confiance. C'est un chemin exigeant, mais aussi une occasion unique de réaliser ses aspirations.
Les parcours de Susanna et Anna sont un magnifique témoignage de la résilience et de la capacité d'adaptation des femmes en entrepreneuriat. Leurs histoires nous rappellent que, malgré les obstacles et les incertitudes, avec du courage, de la détermination et un esprit d'innovation, tout est possible. En cette Journée internationale des droits des femmes, nous célébrons ces histoires, qui constituent des modèles inspirants pour encourager d'autres femmes à poursuivre leurs rêves entrepreneuriaux.
Joignez-vous à l'initiative « J'apprends le français » en visitant les commerces participants à Montréal. C'est une excellente façon de soutenir les entrepreneuses et entrepreneurs locaux ainsi que leurs équipes dans l'apprentissage du français.
Le programme « J'apprends le français » réalisé avec le soutien financier du ministère de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration dans le cadre de Francisation Québec.
Visitez le site « J'apprends le français » et trouvez les commerces participants près de chez vous.