Les entreprises en tête des classements des meilleurs employeurs ont fait du bien-être au travail une priorité. Des employés qui ne se sentent pas bien dans leur environnement de travail auront plus tendance à s’absenter ou seront sujets à des épuisements professionnels, ce qui engendre des coûts énormes pour les entreprises. Pire encore, ils peuvent nuire à la réputation de l’entreprise. Quand on sait que la durée de vie des organisations a été divisée par 5 en 80 ans[1], la dimension de bien-être au travail est une question de survie. S’occuper du bien-être des employés, c’est d’autant plus important dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, car cela permet d’attirer les meilleurs talents et de les retenir.
Qu’est-ce que le bien-être au travail?
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) considère le bien-être au travail comme « un état d'esprit caractérisé par une harmonie satisfaisante entre d'un côté les aptitudes, les besoins et les aspirations du travailleur et de l'autre les contraintes et les possibilités du milieu de travail ». Le bien-être au travail comporte plusieurs facettes. Le salaire, les possibilités d’avancement, les avantages sociaux, les communications, le gestionnaire, les collègues, les tâches, la reconnaissance, l’épanouissement, les relations interpersonnelles, le sentiment de compétences peuvent contribuer ou non au bien-être d’une personne au travail. Pour résumer, on peut dire que le bien-être au travail est lié à la satisfaction que procure ce dernier à une personne.
Les défis auxquels les pratiques de gestion se heurtent
Des employés déconnectés de leurs objectifs de travail
La structure du travail taylorienne a déconnecté les employés des objectifs pour lesquels ils travaillent. Si elle a permis de rendre le travail « anti-erreur » (traduction française libre du terme idiot proof), bien souvent cela s’est fait au détriment de l’innovation et de la prise de risque. Ainsi, on se retrouve avec beaucoup d’employés spécialisés qui agissent mécaniquement et qui n’ont qu’une perspective limitée des impacts de leurs comportements. Cette structure fonctionnait bien avant, car l’environnement était stable et prévisible.
Une structure organisationnelle de plus en plus compliquée
De ce fait, les employés se plaignent aujourd’hui de travailler plus dur sans trop savoir quelle contribution cela apporte à l’entreprise. Dans nos organisations, il y a beaucoup d’efforts gaspillés résultant des nombreuses complications : procédures lourdes, échelons hiérarchiques, points de coordination, nombreuses approbations, fiches d’évaluation et autres gabarits. Dans les organisations compliquées, on estime que les gestionnaires passent plus de 40 % de leur temps à écrire des rapports et 30 % à 60 % à coordonner des réunions[2]. Or, ce n’est pas le haut degré de structure, de planification, de règles, de procédures ou de processus qui permettra d’anticiper et de relever les nouveaux défis auxquels les organisations font face.
Les attentes et les exigences des employés ont changé
De nos jours, la main d’œuvre recherche un emploi dans lequel elle pourra développer ses compétences, se sentir utile et trouver un équilibre travail-famille. Il faut donc s’y prendre autrement car selon le Conference Board du Canada, les principales causes de désengagement des Canadiens au travail, dans 73 % des cas, sont la micro gestion, les processus, les procédures, les règles trop nombreuses et le manque d’ouverture des gestionnaires.
3 conseils pour surmonter ces défis et favoriser le bien-être au travail
Les meilleurs employeurs disent que c’est en misant sur le bien-être qu’ils performent. Selon oXya, l’investissement dans leurs collaborateurs leur permet d'atteindre « des taux de satisfaction client de 98 % avec, pour conséquence, une croissance rapide et un taux de rotation du personnel extrêmement faible ».[3]
Voici 3 conseils pour favoriser le bien-être de vos employés.
Redonner du sens au travail
Assurez-vous que la culture organisationnelle de votre entreprise incarne des valeurs fortes basées sur la confiance et que tout le monde les connaisse. Par exemple, vous pourriez organiser des activités de teambuilding pour contribuer à la cohésion d’équipe, des formations inspirantes ou encore des ateliers de jeux sérieux pour aborder des éléments importants liés aux communications, au développement de relation, à la collaboration pour favoriser l’engagement de vos collaborateurs. Lorsque des collègues se côtoient dans un autre contexte que le lieu de travail, cela contribue à tisser des liens qui facilitent les communications, la résolution de problèmes ainsi qu’à développer le sentiment d’appartenance et la confiance. Selon une étude de Gallup réalisée en 2018, « les femmes qui ont de bonnes relations au travail sont 63 % plus engagées »[4].
Favoriser l’écoute des employés et de leurs idées
Les employés ont de bonnes idées. Les gestionnaires devraient être en soutien aux employés qui eux devraient soutenir les clients. Simplifiez vos processus d’entreprise en vous inspirant de l’agilité organisationnelle. Cette philosophie et les pratiques de gestion qui en découlent répondent aux besoins et aspirations des employés tout en répondant aux préoccupations des dirigeants. Il s’agit de mettre en place des pratiques de gestion flexibles, de réinventer les réunions et les processus décisionnels mais aussi de donner plus d’autonomie aux individus et aux équipes.
Miser sur l’autonomie et la flexibilité
Selon l’Eurobaromètre standard, 94 % des Danois se disent heureux de leurs conditions de travail et c’est en grande partie grâce à l’autonomie et à la flexibilité au travail. Au Québec comme au Danemark, les gestionnaires peuvent favoriser le bien-être des employés en leur permettant :
- De développer leurs compétences grâce à des formations et de l’accompagnement;
- De gagner en autonomie grâce à une gestion axée sur les objectifs, plus de transparence et de latitude au niveau de la prise de décision. Ex : donner la flexibilité de pouvoir travailler en dehors du lieu de travail;
- D’avoir de saines habitudes de vie, en offrant par exemple un déjeuner ou dîner équilibrés, un abonnement au gym ou un cours de yoga au travail;
- De s’impliquer dans leur communauté, en mettant en place une journée de bénévolat payée par l’employeur.
Pour satisfaire des clients de plus en plus exigeants, sélectifs et à la recherche d’une expérience hors-norme, les organisations doivent miser sur les talents de leurs employés, en plus de les aider à cultiver la capacité à collaborer de manière plus libre et plus autonome.
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À propos
Technologia contribue à la réussite des professionnels et à la performance des entreprises en soutenant le développement des compétences individuelles et organisationnelles.
Catherine-Julie Charette est formatrice en développement organisationnel chez Technologia
[1] La durée de vie moyenne d’une entreprise était de 75 ans en 1937 et elle est seulement de 15 ans aujourd’hui.
[2] Morieux Y., Tollman P. (2014), Six Simple Rules: How to Manage Complexity without Getting Complicated, page 6