Le 13 septembre dernier, la Chambre a reçu M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti Québécois, dans le cadre de la série de causeries politiques organisées en prévision des élections du Québec 2022.
Tout au long du mois de septembre, les chefs des principaux partis politiques du Québec présentent au milieu des affaires de la métropole leurs propositions pour le futur économique du Québec et du Grand Montréal.
L'indépendance du Québec, toujours d'actualité
M. St-Pierre Plamondon a amorcé sa prise de parole en rappelant pourquoi, selon lui, le Québec doit être en mesure de prendre ses propres décisions.
« On l'a vu avec les pays qui se volaient des masques au début de la pandémie. Si tu ne décides pas pour toi-même, d'autres vont décider pour toi » – Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti Québécois
Pour l'aspirant premier ministre, l'indépendance du Québec permettrait de ne plus contribuer aux industries pétrolières.
« Oui, il faut parler d'indépendance. Parce que oui, j'ai de la misère à accepter que des milliards de dollars de nos revenus aillent à Ottawa pour subventionner des pétrolières. »
Une immigration qui pourrait aggraver la pénurie de main-d'œuvre
S'il est élu à la tête de la province, le chef du Parti Québécois exigera que tous les nouveaux arrivants aient une connaissance étendue du français.
« On veut une immigration 100 % économique qui maîtrise le français à l'arrivée sur le territoire, ce qui permet une intégration beaucoup plus rapide. »
Selon des données avancées par M. St-Pierre Plamondon, l'immigration pourrait empirer l'enjeu de la pénurie de main-d'œuvre au Québec
« À la lecture des économistes, on ne pense pas qu'une hausse des seuils d'immigration va aider à la pénurie, ça pourrait même l'aggraver. On est aussi en situation de pénurie de logements. Il faut bâtir des logements qui n'existent pas et ça prend de la main-d'œuvre »
Le Parti Québécois souhaite que la moitié des 35 000 immigrants que la province devrait accueillir chaque année s'installent de manière permanente dans les régions du Québec.
« Seulement 20 % des immigrants choisissent de s'installer en région. C'est difficile pour les entreprises et ce n'est pas optimal d'un point de vue linguistique. On a pour objectif que 50 % des 35 000 immigrants s'établissent de manière durable dans nos régions »
Le français, une langue en déclin au Québec
Le chef du Parti Québécois a mentionné qu'il souhaitait voir davantage de programmes tels que l'initiative de francisation « J'apprends le français », menée par la Chambre, qui a été suspendue au début de la pandémie par le gouvernement.
« Je m'engage à réactiver le plus rapidement possible une initiative comme celle-là. L'enjeu du français touche tout le monde. J'insiste sur la nécessité de prendre des mesures à la hauteur du défi qui nous attend »
Il a ajouté que les seuils d'immigration du Canada seraient la cause du déclin du poids démographique du Québec au sein du pays.
« On est juste 2 % de francophones en Amérique du Nord. Si on accepte les seuils d'immigration que veut le Canada, on va voir notre déclin. Et ça vient avec une part de mépris. »
Pas de baisses d'impôt ou de taxes pour lutter contre l'inflation
M. St-Pierre Plamondon a ensuite expliqué pourquoi son parti ne proposait pas de baisses d'impôt ou de taxes pour faire face à l'inflation.
« On est le seul parti qui ne propose pas de baisses de taxes ou d'impôt. Je tends la main à toutes les entreprises qui comprennent l'importance du capital humain. L'investissement en éducation, l'accessibilité aux soins de santé, tout ça se reflète dans notre économie »
Des besoins d'infrastructures pour les extrémités du territoire de la métropole
Le chef du PQ a rappelé le rôle central de Montréal dans les activités économiques du Québec.
« Je n'aime pas le discours qui distingue Montréal du reste du Québec, qui oppose les villes les unes aux autres. Montréal est le moteur économique du Québec. »
M. St-Pierre Plamondon a également mis de l'avant l'importance de doter les extrémités de l'île d'infrastructures innovantes et connectées au centre-ville.
« On a besoin d'une voix forte pour défendre les intérêts de l'est et du nord de Montréal. On a besoin d'embranchements et de connexions au centre-ville. Si on veut un avenir intéressant, il faut faire des choix en infrastructures en conséquence pour le transport »
Pour rappel, la Chambre a dévoilé en août dernier les priorités des entreprises montréalaises.