Le 28 septembre dernier, la Chambre a reçu M. François Legault, premier ministre du Québec et chef de la Coalition Avenir Québec, dans le cadre de la série de causeries politiques organisées en prévision des élections du Québec 2022.
Tout au long du mois de septembre, les chefs des principaux partis politiques présentent au milieu des affaires de la métropole leurs propositions pour le futur économique du Québec et du Grand Montréal.
Miser sur nos ressources naturelles pour devenir le leader mondial de la nouvelle économie verte
Le premier ministre a commencé son allocution en exposant sa volonté de voir le Québec devenir le chef de file en matière de transition vers une économie sobre en carbone.
« Ce n’est pas exagéré de dire que le Québec peut devenir un leader mondial pour l’économie verte. Si on prend des décisions intelligentes, on peut devenir des leaders de la nouvelle économie. » – François Legault
François Legault estime que les ressources naturelles du Québec et la transition environnementale représentent une occasion économique pour la province.
« Notre plan pour une économie verte, c’est 7 milliards. On doit investir dans les secteurs d’avenir. On doit développer la filière batterie. C’est important, on a du lithium au Québec. C’est important de l’exploiter et de le transformer. De le transformer ici. »
Il a ensuite renchéri sur son souhait que le Québec soit le premier État en Amérique du Nord à être carboneutre. Selon lui, il faut construire plus de barrages pour y arriver.
« Pour faire ça, ça va prendre beaucoup d’électricité pour nos transports, nos industries, nos bâtiments. Actuellement, Hydro-Québec produit 200 térawattheures par année. Pour se rendre à zéro émission en 2050, on en a besoin de 100 de plus. Pour y arriver, il faut bâtir un demi Hydro-Québec dans les prochaines années. »
Une croissance de la richesse qui doit aller de pair avec des aides contre l’inflation
Le premier ministre n’a pas caché son obsession de réduire l’écart de la richesse entre le Québec et l’Ontario.
« Mon obsession, c’est d’éliminer l’écart avec l’Ontario. Je n’accepte pas ça. En 2018, l’écart de PIB était de 16 %. Aujourd’hui, on en est à 13 %; on a réussi à gagner 3 points. »
La Coalition Avenir Québec a l’intention, si reportée au pouvoir, de distribuer aux Québécois une nouvelle somme d’argent, similaire au chèque distribué au printemps 2022.
« À court terme, l’un des défis, c’est l’inflation. Les Québécois souffrent. Surtout nos aînés qui ont de petites pensions. On doit donner de l’aide ponctuelle, c’est ce qu’on veut faire au mois de décembre. »
Il a également proposé de mettre un plafond aux tarifs gouvernementaux.
« Le projet de loi 1 déposé par un nouveau gouvernement de la CAQ va proposer de réglementer tous les tarifs. Permis de conduire, tout ce que vous voudrez. À tous les tarifs gouvernementaux, on va mettre un plafond, le plus bas de l’inflation ou de 3 %. »
Des seuils d’immigration qui doivent rester à 50 000 nouveaux arrivants par année
Le premier ministre a réitéré que le seuil d’immigration au Québec resterait à 50 000 par année.
« L’immigration, ce n’est pas une panacée. Les immigrants qui viennent s’installer ici, avec leur famille, ça ajoute une pression sur les services de santé et le logement. On va continuer à en prendre 50 000 par année. »
Selon lui, la sélection des immigrants doit se faire selon les besoins économiques du Québec.
« Nous devons arrimer la sélection des immigrants avec les besoins des entreprises plutôt que d’y aller avec premier arrivé, premier servi. On n’a pas le choix et on n’est pas les seuls à faire ça. »
Selon la Coalition Avenir Québec, pour arrêter le déclin du français, la grande majorité des immigrants sélectionnés doivent maîtriser le français à leur arrivée.
« Regardons les chiffres. Sous les gouvernements précédents, seulement 50 % des personnes choisies parlaient français. Depuis deux ans, on est à 80 %. »
Un déclin de la langue française, pilier de notre identité nationale
François Legault a ensuite avancé qu’il serait suicidaire pour le français d’augmenter le nombre de nouveaux arrivants dans la province.
« Les chiffres sont clairs. Tant qu’on n’a pas stoppé le déclin du français, pour la nation québécoise qui veut protéger sa langue, c’est suicidaire d’augmenter les seuils. »
L’utilisation d’une autre langue que le français au travail est un autre facteur de déclin selon le chef de la Coalition Avenir Québec.
« Seulement 56 % des Montréalais travaillent en français. Comment on va pouvoir imposer le français si ce n’est pas une priorité? »
Le premier ministre a tenu à mettre au clair que le PL 96 n’empêcherait pas des entreprises qui font des affaires à l’international d’avoir des employés qui utilisent l’anglais au travail.
« Certaines entreprises, dans certains secteurs, ont toujours eu le droit de parler anglais. Il n’y a pas de changement par rapport à la loi 101 sur ce plan-là. »
Pour rappel, la Chambre a dévoilé en août dernier les priorités des entreprises montréalaises.