En septembre dernier, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain a lancé un vaste effort de mobilisation auprès du milieu des affaires montréalais pour propulser la relance de la métropole, fortement fragilisée par la crise de la COVID-19. Nous avions à ce moment lancé Relançons MTL, un mouvement économique métropolitain regroupant les acteurs des différents secteurs d’activité montréalais et tous les ordres de gouvernement autour de la relance économique de Montréal.
Au cours du mois de novembre et de la première moitié de décembre, 11 forums stratégiques se sont succédé, couplés à autant de plans d’action sectoriels enrichis visant à identifier des pistes de solutions concrètes pour bâtir une relance forte. La qualité des données qui ont été recueillies et des pistes d’action qui ont été élaborées ainsi que l’engagement des acteurs des différents secteurs nous donnent bon espoir que nos entreprises, avec l’appui des gouvernements et devant toute réserve quant à la situation sanitaire, seront bien en selle pour tracer la voie vers la relance.
Pour plusieurs, la crise aura été l’occasion de revoir nos façons de faire. Le moment est propice à une réflexion sur l’avenir de notre écosystème économique dans le but d’établir les lignes directrices qui guideront nos actions futures. Si Relançons MTL s’est défini au départ par sa mission et sa programmation, le mouvement a révélé un puissant consensus autour de six principes fondamentaux qui guident la relance de notre économie et qui nécessitent l’engagement et l’apport de tous pour se concrétiser.
La relance doit s’appuyer sur l’humain avant tout
Tous les échanges ont eu un point en commun : l’humain est et doit demeurer au cœur de nos décisions. Préserver la vie et le bien-être collectif est la plus grande des priorités.
Les travailleurs et travailleuses, les collègues et les partenaires constituent l’actif le plus précieux des entreprises. La reprise des activités, le pivot de nos modèles d’affaires, la création de nouveaux emplois et la recherche de gains de productivité doivent contribuer à préserver la santé et la qualité de vie des individus qui forment nos organisations.
Par conséquent, nous nous engageons à adopter des pratiques qui respectent les femmes et les hommes qui sont au cœur de nos organisations. Nous accorderons le même respect lorsqu’il sera question de l’impact de nos actions sur les générations futures.
La relance sera résolument inclusive
Pour être un succès, la relance doit permettre à tous de participer significativement à la vie économique, sociale, politique et culturelle de la collectivité.
Le message qui se dégage du mouvement Relançons MTL est unanime : nous devons reconnaître l’apport de tous les groupes à la société, nous ouvrir à la diversité sous toutes ses formes, respecter les droits de chacun et assurer une véritable égalité des chances à tous les citoyens.
Nous nous engageons à travailler avec acharnement pour réduire les obstacles qui excluent des individus de la société et les empêchent de participer pleinement à son développement économique.
La relance doit être verte
La crise sanitaire, aussi préoccupante soit-elle, ne peut nous faire oublier que nous sommes aux prises avec une crise environnementale sans précédent dans notre histoire récente.
Encore une fois, le message qui émerge du mouvement Relançons MTL est très clair : pour qu’elle soit véritablement durable, la relance devra nous aider à accélérer notre transition vers une économie sobre en carbone.
Nous nous engageons à intégrer systématiquement les préoccupations environnementales dans notre processus décisionnel et à rehausser nos efforts pour réduire notre empreinte écologique.
La relance favorisera une économie locale forte et ouverte sur le monde.
La relance nous offre une occasion unique de valoriser le plein potentiel de notre économie locale tout en maximisant notre présence sur les marchés extérieurs.
Nous devons en faire encore plus pour identifier, promouvoir et commercialiser notre expertise, nos produits et nos services, qui peuvent répondre à des besoins aussi bien locaux qu’internationaux.
Nous nous engageons à considérer d’abord les biens et services locaux dans nos stratégies d’approvisionnement, tout en étant bien conscients que la relance exige que nous ayons du succès sur les marchés internationaux pour y vendre nos produits ou encore attirer ici des talents, des entreprises et des touristes.
La relance nous permettra de bâtir l’économie du futur
La relance est l’occasion de mettre de l’avant notre grande créativité, notre sens de l’innovation et notre économie du savoir afin de bâtir l’économie du futur.
Nous devons miser sur ces forces pour trouver des réponses aux défis actuels de notre société, accroître la productivité de nos entreprises et rehausser notre contribution au développement de l’économie.
Nous nous engageons à valoriser le savoir, la créativité et l’innovation et à faire preuve d’audace pour demeurer à l’avant-garde des secteurs phares de l’économie du futur.
La réussite de la relance passe par l’engagement de tous
L’adhésion et la participation soutenue des acteurs issus de toutes les sphères de notre économie seront essentielles pour mettre en œuvre les actions nécessaires à la réussite de la relance.
Nous devrons investir et nous investir dans la relance, continuer de reconnaître la valeur de notre travail individuel et collectif et favoriser l’engagement de tous.
Nous reconnaissons notre rôle dans la réussite de la relance économique et nous engageons à le jouer pleinement.
Nous sommes persuadés que nous pouvons réussir la relance de Montréal si nous appliquons ces six principes. Nous invitons l’ensemble du milieu des affaires et toute la population à s’engager à nos côtés, en signant la déclaration.
Relançons Montréal!
À propos de l’auteur :
Michel Leblanc est président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. À ce titre, il est le porte-parole officiel de l’organisation, dont il assume également les responsabilités de planification, de gestion et de coordination de même que le suivi de l’ensemble des opérations. Économiste de formation, il possède une compréhension fine des questions économiques ainsi que celle de la réalité des gens d’affaires et des défis auxquels ils doivent faire face. Il a auparavant occupé des postes de haute direction, notamment chez SECOR, Génome Québec, Montréal International et à l’Institut de recherches en politiques publiques. Il a également été économiste au ministère des Finances du Canada.