Le Grand Montréal : comment se relèvera-t-il de cette crise?


La COVID-19 a eu des répercussions majeures sur l’économie de la métropole. Épicentre de la pandémie à l’échelle québécoise et canadienne – Montréal comptait 45 % de tous les cas de COVID-19 au Québec alors que sa population représente 12 % de celle de l’ensemble de la province –, la métropole a connu des coûts humains et économiques considérables au sortir de la crise sanitaire.

Face à ce défi, les différents ordres de gouvernement ont rapidement répondu à l’appel. Plusieurs mesures d’aide – aux entreprises et aux commerçants – ont été déployées afin d’amortir la pression sur les liquidités et les coûts fixes des entreprises, non sans devoir être réajustées en cours de route.

Le centre-ville de Montréal, au cœur de la vitalité de la métropole

Au terme de quelques mois de confinement, l’économie du Québec a amorcé sa reprise de manière graduelle. Devant la gravité de la situation sanitaire, la métropole a repris ses activités trois semaines plus tard, étendant par le fait même la perte de revenus de nombreuses entreprises et commerces sur un total de 11 semaines.

Le centre-ville de Montréal, secteur hautement stratégique pour la région, continue de faire les frais de la crise. Miné par une perte d’achalandage marquée par l’absence quasi totale de ses 310 000 travailleurs, 100 000 étudiants postsecondaires et millions de touristes, le centre-ville fait face à la plus importante crise de son histoire, ce qui préoccupe un nombre considérable d’entreprises[1].

Il fallait agir rapidement pour maintenir sa vitalité et sa pérennité. Devant l’urgence de la situation, la mairesse Valérie Plante a mandaté un comité consultatif, piloté par Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, et Monique Simard, présidente du conseil d’administration du Partenariat du Quartier des spectacles, pour se pencher spécifiquement sur l’état du centre-ville et soumettre des recommandations. Au terme de leurs réflexions, un plan d’action a été déposé en juin dernier. Il contient des pistes de solution pour réduire les coûts d’exploitation pour les commerçants du centre-ville, accroître l’aide financière qui leur est accordée et agir sur l’achalandage. Grâce à cet effort de mobilisation de la Chambre et de ses nombreux partenaires, le centre-ville a bénéficié d’un plan d’animation qui a contribué à maintenir son attractivité auprès des touristes locaux durant la période estivale.  

La relance de la métropole : et maintenant?

La rentrée est déjà bien entamée et certains défis pourraient perdurer au-delà de la reprise des activités. L’absence de travailleurs dans les tours de bureaux, combinée à la persistance du télétravail, est particulièrement flagrante encore à cette période, et ce, malgré la volonté des employeurs de ramener progressivement leurs employés sur leur lieu de travail[2] et l’autorisation du retour en présentiel annoncé par le gouvernement du Québec en juillet dernier. La communauté étudiante, qui autrement insufflait un vent de dynamisme au centre-ville, se fait désormais bien discrète, alors que les universités optent pour des rentrées hybrides combinant cours en présentiel et en ligne.

Comment doit-on entrevoir l’avenir économique du centre-ville de Montréal? En le considérant comme une zone économique à part entière, en abordant de manière spécifique les besoins des commerçants et des entreprises qui contribuent à sa vitalité et en accélérant le démarrage de projets structurants pour la métropole.

Des signes encourageants pour une économie résiliente

L’économie montréalaise fonctionnait à plein régime avant la crise et cet élan a été freiné brusquement par l’arrivée de la COVID-19. Le choc causé sur les dépenses publiques et sur le déficit continuera de planer durant des années. Pourtant, l’économie de la métropole démontre déjà des signes de relance encourageants : une récente note économique fournie par Montréal International[3] révèle que le Grand Montréal a connu l’une des reprises les plus importantes de son marché du travail depuis le début de la crise de la COVID-19, en faisant l’une des métropoles les plus résilientes du Canada et des États-Unis. Au total, l’emploi dans la région métropolitaine a progressé en août pour atteindre 96 % du niveau observé avant la pandémie[4].  

C’est par la mobilisation des secteurs et le partage de leur savoir-faire respectif que l’économie de Montréal pourra rebondir et faire face aux incertitudes à venir. Le mouvement économique métropolitain « Relançons MTL », lancé le 8 septembre dernier, s’inscrit dans cet effort de mobilisation sans précédent entre le milieu des affaires montréalais, représenté par les grappes et les associations sectorielles, et les différents ordres de gouvernement.

« Relançons MTL » ciblera 14 secteurs-clés stratégiques pour la métropole et recueillera, en temps réel, des données pour mieux comprendre la situation de nos industries, identifier des solutions et guider la prise de décisions pour la relance économique. Au terme de l’initiative, neuf plans d’action seront formulés afin d’appuyer les décideurs dans leurs efforts pour soutenir ces secteurs et répondre à leurs besoins.

C’est par une connaissance aigüe des enjeux et des défis qui attendent les entreprises de ces secteurs stratégiques de la métropole, et la mise en œuvre d’actions par les forces vives de l’écosystème économique, que nous réussirons à bâtir une relance forte, à l’image de Montréal.



[1] À preuve, 76 % des répondants à un coup de sonde de la Chambre mené du 14 au 21 juillet se disaient préoccupés par l’état du centre-ville.

[2] Les résultats du coup de sonde de la Chambre de juillet dernier démontraient que 44 % des répondants envisageaient d’augmenter à 40 % la présence de leurs employés sur leur lieu de travail en septembre, et 42 % des répondants entrevoyaient un retour à 60 % de capacité en janvier 2021. 

[3] Montréal : deuxième économie métropolitaine la plus résiliente du Canada et des États-Unis, Montréal International.

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