Le 11 avril dernier, la vice-première ministre et ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland, était à la tribune de la Chambre pour présenter le budget déposé le 7 avril par le gouvernement du Canada.
Un budget dévoilé dans un contexte difficile
En préambule, la ministre Freeland est revenue sur le contexte très particulier dans lequel ce nouveau budget fédéral a été présenté.
« Notre climat macroéconomique est incertain avec la sortie de la COVID, les tensions sur les chaînes d’approvisionnement, la situation géopolitique et l’inflation. » – Chrystia Freeland, vice-première ministre et ministre des Finances du Canada
La ministre a tenu à rassurer son auditoire sur la question de l’inflation, qui inquiète les particuliers et les entreprises. Selon elle, il s’agit d’un enjeu qui doit être pensé à l’échelle mondiale.
« Montréal est une ville très internationale, et l’inflation est un phénomène mondial. Au Canada, l’inflation est forte, mais nous sommes mieux positionnés qu’aux États-Unis par exemple. »
Pour se protéger face à ces incertitudes, le gouvernement a fait le pari de la responsabilité fiscale.
« Nous avons opté pour une approche responsable en matière fiscale. C’est une politique d’assurance importante pour le Canada. »
La productivité au cœur du budget 2022-2023
La ministre a tenu à rendre hommage aux PME qui ont réussi à garder le cap malgré les nombreux remous de ces dernières années.
« Les PME ont montré leur résilience face à la pandémie. Le gouvernement a fait le choix de les appuyer autant que possible. C’était le bon choix pour notre tissu économique. »
Alors que les indicateurs économiques d’activité et de croissance continuent d’être très positifs, la ministre a positionné son budget dans une perspective d’innovation et de croissance.
« On veut investir dans l’innovation et la productivité. Nous proposons 1 milliard pour une nouvelle agence qui soutiendra les entreprises dans leur croissance. »
Pour soutenir cette croissance de la productivité des entreprises canadiennes, le gouvernement veut s’appuyer sur l’éducation, l’immigration et l’intégration des peuples autochtones.
« On a un système d’éducation compétent et on accueille très bien les immigrants. Cependant, nous devons encore investir dans les peuples autochtones. »
Verdir l’économie pour préparer l’avenir
L’ambition du nouveau budget est de faciliter et d’accélérer la transition énergétique dans l’ensemble des secteurs industriels.
« On essaie de changer tout le moteur industriel, de le verdir. On doit attirer le capital privé en « dérisquant » cette transition énergétique. C’est dans cette optique que nous avons mis en place notre nouveau Fonds. »
Cette transition est un vaste processus, qui doit nécessairement se penser à l’échelle nationale, selon la ministre Freeland.
« On doit avoir une approche nationale, avec une politique équilibrée à travers le pays. Pour la transition, nous avons mis en place notre Fonds. Mais cette transition doit se faire dans le respect des règles. Il faut être conscient qu’un tel chantier va prendre du temps. »
Enfin, la ministre est revenue sur l’importance du transport en commun dans la transition et l’impact des investissements en la matière sur la vitalité des centres-villes.
« Les centres-villes sont un vecteur de l’économie du Canada. Rien qu’en mars, on a versé 750 millions pour le transport en commun dans les municipalités. C’est une aide directe aux centres-villes, qui n’était pas dans le budget. »