Vous faites partie des petites et moyennes entreprises qui offrent un programme d’assurance collective ou vous songez à le faire? Que vous soyez aguerri ou novice en la matière, la gestion de l’assurance collective peut comporter quelques défis.
Découvrez notre série d’articles sur les pièges à éviter en assurance collective pour vous aider à maîtriser le dossier.
Piège à éviter: Considérer l’assurance collective uniquement comme une dépense
L’assurance collective représente bien entendu une somme d’argent à débourser pour l’entreprise qui y souscrit et bien souvent pour les employés qui en bénéficient, selon le type de programme implanté. Mais doit-on uniquement regarder la colonne des dépenses ou peut-on y voir un retour sur investissement?
Entretiens avec :
- Jean Paul Albert, auteur et chargé de cours à l’Université Laval
- Jean-Philippe Dauphinais, président, Rablab
- Audrey Girard-Lachapelle, conseillère en régimes d’assurance collective
- Stacy Leduc, stratège de contenu numérique, Rablab
- Manon Poirier, CRHA, directrice générale de l’Ordre des conseillers en ressources humaines
- Alain Thériault, associé, ExoB2B
Nous entendons beaucoup parler ces derniers temps de la pénurie de main-d’œuvre. Les avantages sociaux, et l’assurance collective en particulier, sont mis de l’avant comme l’une des cartes que peuvent jouer les employeurs afin d’attirer et de retenir les meilleurs employés. Mais est-ce véritablement un argument de vente?
MP : Dans un contexte de rareté de main-d’œuvre, les employeurs doivent redoubler d’astuce pour attirer les talents. L'offre globale de l'entreprise en matière d'avantages sociaux, dont l'assurance collective, est importante dans l’attraction du personnel. Alors que les gouvernements, les grandes entreprises et de très nombreuses PME offrent une assurance collective, de plus en plus d'employeurs semblent s'y intéresser également.
JPA : L’assurance collective est certainement un élément non négligeable de la rémunération globale.
AT : En tant qu’agence qui se spécialise dans le marketing business-to-business, nous offrons des avantages sociaux attrayants pour être concurrentiels par rapport au grand nombre d’agences marketing. Ça nous permet de démontrer notre intérêt pour le bien-être de nos employés et de diminuer le roulement de personnel.
Qu’en est-il du point de vue des employés? Sont-ils concernés par l’offre d’une assurance collective?
MP : Les organisations qui offrent une assurance collective sont souvent perçues positivement par les futurs employés. L’employé a le sentiment qu’on prend soin de lui, qu'on est là pour lui et, ultimement, pour sa famille. Les travailleurs recherchent de plus en plus ce genre d’organisation.
JPD : On peut penser que les jeunes sont moins préoccupés par les questions de santé et d’arrêt de travail. La moyenne d’âge du personnel de mon agence est de 26 ans, mais j’ai constaté que l’assurance collective était une demande de plus en plus fréquente. C’est aussi un facteur de rétention d’employés, c’est certain.
SL : Bien que nous ayons démarré notre agence il y a quelques années seulement, le fait d'offrir une assurance collective nous rend concurrentiels par rapport aux agences bien établies lorsque nous sommes à la recherche de nouveaux talents. En tant qu’employée, c’est vraiment un avantage que j’apprécie et que j’utilise. En vieillissant, mes besoins ne seront peut-être pas les mêmes, mais ça restera un facteur important.
Est-ce que l’assurance collective permet de réduire les coûts liés à l’absentéisme et à la baisse de productivité?
MP : Il est démontré que le fait d’offrir une assurance collective augmente la productivité et réduit l’absentéisme. Quand on investit en prévention, on réduit les coûts à long terme.
AGL : L’assurance collective donne des outils aux employés pour prendre soin de leur santé et demeurer en santé au travail. Les soins paramédicaux permettent aux assurés de consulter des psychologues, des physiothérapeutes, des diététistes et autres spécialistes afin d’améliorer leur bien-être global. Les programmes de mieux-être dans les régimes collectifs sensibilisent également les employés en ce sens.
MP : Pour les employeurs, la plus grande part des dépenses est souvent associée aux réclamations de médicaments, qui peuvent parfois atteindre jusqu'à 80 % des coûts de l’expérience. L’invalidité peut également être très coûteuse, surtout pour une petite organisation. Il existe des mécanismes que l'entreprise et les assureurs peuvent mettre en place, en amont, pour favoriser le maintien en emploi ou une réintégration plus rapide, et ce, au profit de l'employé et de l'organisation.
AGL : Récemment, j’ai reçu un appel d’une employée en arrêt de travail. Elle se sentait impuissante en raison du fait qu’il fallait qu’elle consulte un spécialiste, mais qu’elle devait attendre plusieurs mois pour un rendez-vous. Puisqu’elle est assurée par le Régime d’assurance collective des chambres de commerce, j’ai pu la mettre en contact avec le réseau de spécialistes en santé intégré à l’offre et le temps d’attente pour son rendez-vous au public a été réduit considérablement. Ce genre d’exemple démontre bien un avantage moins connu de l’assurance collective.
MP : Un programme d’assurance collective est certes un investissement. Or, rapidement, dès qu’on le met en place, on en voit les gains sur la capacité de l'entreprise à attirer et à garder les travailleurs, en plus d'être en mesure d’en ressentir les effets sur la prévention et la réduction de l’absentéisme.