Relisez le texte d’opinion publié dans Le Soleil, La Tribune et Le Nouvelliste cosigné par Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, et Steeve Lavoie, président et chef de la direction de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec, réitérant leur volonté de voir le projet d’un train à grande fréquence (TGF) dans le corridor Québec-Windsor se réaliser.
Dans le contexte de la crise provoquée par la COVID-19, tous les ordres de gouvernement ont agi de manière à assurer le mieux possible le maintien des activités économiques au bénéfice des entreprises et des ménages. C’est ce qu’il fallait faire et qui prévaut encore aujourd’hui à bien des égards. Mais alors que le processus de vaccination nous laisse entrevoir un retour à la normale, une relance économique durable qui valorise les marchés nationaux s’impose. L’un des moyens les plus pertinents pour y parvenir: investir dans les infrastructures stratégiques.
Dans ce contexte, nous estimons que le temps est venu de réaliser enfin le grand projet d’un train à grande fréquence (TGF) dans le corridor Québec-Windsor. La proposition mise de l’avant par VIA Rail est réaliste et prometteuse. Elle améliorera considérablement la desserte dans le principal corridor de transport du pays. Elle offre une avenue complémentaire au transport aérien. Et elle répond aux priorités des partenaires publics et privés en matière de développement durable.
Assurer une meilleure mobilité
Ce grand projet assurera une meilleure mobilité des personnes entre plusieurs grandes villes de l’est du pays, dont l’important tronçon Montréal-Québec. Il favorisera un moindre recours à l’automobile et au camionnage, en créant un nouveau réseau avec une flotte moderne et efficace qui profitera aux passagers, qui emprunteront en nombre accru le corridor Québec-Windsor.
En séparant les infrastructures ferroviaires destinées aux passagers et aux marchandises, le projet permettra au corridor de tirer le maximum de ses voies ferroviaires et de répondre à une demande croissante. Quand on sait que chaque train de marchandises remplace environ 300 camions sur nos routes et autoroutes, la diminution des émissions de GES, de la congestion et même des coûts d’entretien des infrastructures routières sera considérable.
Une meilleure mobilité pourra de plus être assurée par une interconnexion avec les réseaux de transport en commun existants et à venir. Plusieurs projets de transport collectif sont dans les cartons des grandes villes du corridor. C’est notamment le cas dans la Capitale-Nationale avec son Réseau structurant de transport en commun et à Montréal avec le prolongement du métro et le déploiement du REM. Il importe que ces réseaux soient arrimés efficacement pour en maximiser l’impact dès la planification et en s’assurant de ne pas ralentir ou entraver les travaux en cours, comme ceux du REM.
Appuyer le développement du tourisme
Par ailleurs, le TGF offre de nouvelles possibilités pour le secteur du tourisme, qui doit miser davantage sur le marché national pour assurer son essor. Doit-on rappeler ici l’importance du tourisme, l’un des principaux moteurs économiques de la Capitale-Nationale et l’un des facteurs clés de la relance des centres-villes des grandes villes du corridor comme Montréal? Le TGF peut constituer une formidable occasion d’exploiter le potentiel touristique provenant du Québec et de l’Ontario. Clairement, les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration, tout comme celui des arts et de la culture, en sortiraient gagnants.
Aider les entreprises et les travailleurs
Les entreprises aussi tireraient profit du TGF, car elles auraient accès à un bassin de main-d’œuvre et de fournisseurs régionaux élargi, une priorité dans un contexte de relance. Misant sur la rapidité du TGF et le nombre de passages fréquents, la connexion entre les grands pôles économiques tout au long du corridor, notamment entre Montréal et Québec, serait grandement facilitée. Un travailleur de Montréal pourrait plus efficacement venir passer quelques jours à Québec pour le travail et retourner à la maison rapidement, tout en étant en mesure de travailler pendant le déplacement!
L’impact de ce projet dont le coût est estimé à quelque quatre milliards de dollars se fera d’ailleurs sentir dès le processus d’appels d’offres. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement fédéral de s’engager à financer la réalisation du projet, qui aura des retombées économiques importantes pour les entreprises canadiennes.
Passer enfin à l’action
Le TGF mis de l’avant par VIA Rail s’inscrit tout à fait dans la volonté des partenaires publics et privés de réaliser des projets qui ont un impact majeur et permanent en matière de développement durable, économique, environnemental et social. L’idée d’un meilleur service de train dans le corridor Québec-Windsor germe depuis près de 50 ans, et les assises du TGF sont déjà fondées avec, notamment, le bureau de projet établi conjointement par VIA Rail et la Banque de l’infrastructure du Canada.
Le temps est venu de passer à l’action et de réaliser ce grand projet qui stimulera la relance et continuera d’avoir des retombées positives sur nos grandes villes pendant des décennies.