Depuis plusieurs semaines, Meta menace les médias canadiens dans le cadre des négociations autour du projet de loi C-18. En annonçant le blocage des nouvelles sur ses plateformes, la multinationale lance un bras de fer auquel nous devons répondre collectivement pour soutenir nos médias et protéger notre démocratie.
Le Canada a la chance de posséder un écosystème médiatique diversifié et de grande qualité. Le milieu des affaires est solidaire avec ce secteur essentiel pour l’économie et la démocratie.
Cependant, depuis une dizaine d’années, le succès des GAFAM a contribué à fragiliser les modèles d’affaires des médias traditionnels.
Ces bouleversements économiques ont des conséquences politiques directes. Ils mettent en péril le partage de l’information et la capacité des citoyens à exercer leur jugement de façon indépendante.
De plus en plus de citoyens accèdent à l’information par les médias sociaux. Cette facilité d’accès est une bonne chose. Toutefois, l’absence de sources journalistiques sûres et reconnues sur ces plateformes représente un danger majeur pour la vérification de l’authenticité de l’information et donc pour la vitalité de notre démocratie.
Dans ce contexte, le milieu des affaires s’est mobilisé pour lancer un signal clair : les GAFAM doivent respecter nos choix collectifs et nos processus démocratiques. Ils doivent se conformer à l’esprit du projet de loi C-18.
Malgré son opposition, Google a de son côté reconnu l’importance de continuer à participer au processus démocratique en prenant part aux négociations avec le gouvernement du Canada.
À contrario, Meta a décidé d’engager un bras de fer en se retirant complètement des discussions et en supprimant de ses plateformes les contenus des médias canadiens.
Pour nous, cette stratégie est un affront à la décision d’un gouvernement élu démocratiquement, qui œuvre dans l’intérêt de l’économie canadienne.
Par conséquent, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain a décidé de mettre fin à toutes ses activités sur les plateformes du groupe Meta tant et aussi longtemps que l’entreprise refusera de se conformer à la loi canadienne.
Nous lançons aujourd’hui un message sans équivoque à toutes les entreprises et les invitons à se joindre au boycott de Meta. Personne n’est au-dessus de nos lois.
Michel Leblanc
Président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain