Montréal, le 11 mars 2025 ‒ La Chambre de commerce du Montréal métropolitain présente ses recommandations à l’honorable Dominic LeBlanc, ministre des Finances et ministre des Affaires intergouvernementales du Canada, en prévision du dépôt du budget 2025-2026 du gouvernement fédéral.
« Bien que la Chambre soit consciente de la possibilité que des élections fédérales soient déclenchées avant l’adoption du prochain budget, nous avons décidé de communiquer au gouvernement notre lecture des enjeux économiques et des solutions qui doivent être envisagées sans attendre. Nos entreprises vivent une période de très haute incertitude qui rend difficile la prise de décision. Que ce soit sur le plan du développement des affaires, de l’investissement dans de nouvelles capacités, de l’embauche de personnel ou encore plus fondamentalement de l’ajustement à leur modèle d’affaires, nos entreprises cherchent des points d’ancrage pour se rassurer et voir venir. La politique budgétaire des gouvernements peut fournir certaines réponses et contribuer à une meilleure prise de décision. Voilà pourquoi nous encourageons les élus à se prononcer sans attendre sur leurs choix budgétaires, élections imminentes ou pas », a déclaré Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
« Les tensions commerciales croissantes, les décisions imprévisibles de la part du président américain et la possibilité accrue d’une récession Trump nous forcent à examiner comment renforcer notre résilience économique en investissant dans la productivité, l’innovation et la compétitivité de nos entreprises. En d’autres termes, nous devons profiter de cette crise pour affronter nos propres défis internes », a ajouté Michel Leblanc.
« La grande priorité doit être de réussir enfin à combler le retard de productivité criant qui nous pénalise. Entre 2020 et 2023, la productivité au pays a diminué de 6 %, creusant un écart grandissant avec les grandes économies industrialisées. Plus inquiétant encore, notre retard face aux États-Unis a presque doublé en 20 ans, passant de 23 % en 2000 à 47 % en 2023. Cette trajectoire fragilise notre compétitivité. La clé de la réussite est pourtant bien connue : nous devons fortement accroître l’investissement privé. Pour cela, il faut adopter un régime fiscal et réglementaire nettement plus avantageux. Les entreprises canadiennes doivent cesser de subir un fardeau fiscal supérieur à la moyenne des pays de l’OCDE et des coûts de conformité qui freinent l’innovation au Canada. Le gouvernement doit alléger ces contraintes et rendre le fardeau fiscal beaucoup plus compétitif », a renchéri Michel Leblanc.
« Tous conviennent maintenant de l’importance stratégique de diversifier nos échanges commerciaux. Après des décennies de dépendance au marché américain, le Canada doit absolument renforcer ses liens avec des partenaires à travers le monde et tirer pleinement profit des accords de libre-échange en place. Plus près de nous, à l’intérieur même de nos frontières, l’équivalent des barrières au commerce intérieur représente des tarifs douaniers de 21 %. L’élimination de ces barrières pourrait ajouter jusqu’à 3,8 % au PIB canadien. Cette diversification ne sera possible que si nous mobilisons activement nos entreprises et les accompagnons dans leur développement d’affaires sur des marchés qui très souvent leur sont encore peu familiers. Dans ce contexte, la Chambre demande un financement stable additionnel de 900 000 dollars par an pour amplifier l'impact de son Programme d'accélération du commerce international. Ce programme, qui aide les entreprises à développer leur plan à l’exportation, a fait ses preuves en aidant près de 700 PME québécoises à percer de nouveaux marchés », a poursuivi Michel Leblanc.
« Par ailleurs, la Chambre s’est mobilisée au cours de la dernière année pour attirer l’attention des gouvernements sur un enjeu sectoriel urgent. Le secteur culturel, en particulier les arts vivants, traverse en effet une crise profonde, avec des causes multifactorielles. Comme le soulignait le plan d'action de la Chambre en octobre dernier, nous devons trouver un moyen de mieux soutenir les créateurs et les artistes. À cet effet, la Chambre demande au gouvernement de faciliter l’accès à l’assurance-emploi pour les artistes professionnels afin de les aider à traverser les périodes creuses, comme c’est déjà le cas dans d’autres secteurs d’activité économique. Une telle mesure profiterait à tous les artistes, où qu’ils soient au Canada, notamment à Montréal, où la culture demeure un moteur économique de premier plan et aide la métropole à se distinguer sur la scène internationale », a indiqué Michel Leblanc.
« Enfin, même s’il y a crise et que l’apport gouvernemental est névralgique, le milieu des affaires demeure préoccupé par le déséquilibre structurel des finances publiques canadiennes. Le déficit confirmé de 62 milliards de dollars pour 2023-2024 s’inscrivait dans une série de huit budgets déficitaires de suite. Celui de cette année sera le neuvième. Il faut se doter d’un plan pour instaurer davantage de rigueur. À titre de référence, la politique de redressement des finances publiques menée par Paul Martin au début des années 1990 avait alors permis au Canada de revenir à l’équilibre en cinq ans et d’atteindre par la suite cinq excédents budgétaires consécutifs. Ce modèle de rigueur doit guider l’action du gouvernement. La Chambre s’attend donc à une proposition de trajectoire de retour à l’équilibre budgétaire, tout en admettant qu’il soit possible que des éléments conjoncturels externes viennent modifier l’échéance projetée. Cette discipline est essentielle et devrait figurer dans tous les budgets du gouvernement fédéral », a conclu Michel Leblanc.
Synthèse des recommandations
Recommandation 1 : Accroître la productivité et la compétitivité des entreprises canadiennes en menant
les actions suivantes :
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- Élaborer une stratégie nationale claire, accompagnée d’indicateurs de performance, afin de stimuler la productivité des entreprises canadiennes et d’en assurer un suivi efficace.
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- Alléger le fardeau fiscal des entreprises canadiennes, afin de bénéficier d'un environnement favorable aux investissements et à la productivité des entreprises au pays.
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- Éliminer rapidement les obstacles au commerce interprovincial et instaurer des incitatifs fiscaux visant à encourager les entreprises canadiennes à faire des affaires au Canada.
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- Octroyer un financement additionnel de 900 000 dollars par année sur trois ans au Programme d’accélération du commerce international (PAC) pour le Québec afin d’en assurer la continuité.
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- Renforcer le soutien au secteur des arts et de la culture en facilitant l’accès des artistes professionnels à l’assurance-emploi afin de leur garantir un filet social pendant les périodes moins fructueuses.
Recommandation 2 : Présenter une trajectoire concrète de retour à l’équilibre budgétaire pour 2029-2030.
Pour prendre connaissance du mémoire de la Chambre sur le budget 2025-2026 du Canada, veuillez consulter le site Web de la Chambre.
Pour consulter le plan d’action pour soutenir le secteur des arts vivants et de la culture, consultez le site Web de la Chambre.
À propos de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM)
Forte d’un réseau de 8 000 membres, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (ci-après « la Chambre ») agit sur trois fronts : elle porte la voix du milieu des affaires de la métropole, offre des services spécialisés aux entreprises et à leurs employés et mène des initiatives d’impact pour renforcer l’environnement d’affaires. Depuis 200 ans, elle intervient dans des dossiers déterminants pour la prospérité des entreprises et de la métropole. Avec l’appui de ses experts Acclr, la Chambre vise à accélérer la création et la croissance des entreprises de toutes tailles, ici et à l’international.
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Source :
Jean-Baptiste Portrait
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