Montréal, le 9 mai 2019 ‒ La Chambre a présenté à la Commission sur les finances et l’administration de la Ville de Montréal son mémoire intitulé Maintenir l’élan de la métropole en vue du budget 2020. Elle profite de l’occasion pour féliciter l’administration municipale pour la tenue de ce premier exercice public de consultation prébudgétaire.
« L’économie de Montréal va très bien. Elle affiche le plus important taux de croissance parmi les métropoles canadiennes pour la première fois en plusieurs décennies. Le nombre de touristes, le niveau d’investissements internationaux, les arrivées de passagers et de vols à Montréal-Trudeau et le volume de marchandises transitant par le port atteignent tous des niveaux records. S’il y a un moment où élaborer le budget de la Ville devrait être facile, c’est maintenant. Pourtant, la Ville doit faire face à des défis budgétaires importants parce que sa structure de revenus ne lui permet pas de bénéficier pleinement et immédiatement de cette effervescence économique », a déclaré Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
« D’abord, on le sait, la Ville doit préparer un budget équilibré – la loi lui interdit de prévoir des déficits. Ensuite, ses revenus dépendent de manière excessive de la taxe foncière. Or les hausses de valeurs foncières arrivent bien après la croissance économique et, bien souvent, elles ne la reflètent pas pleinement. La Ville doit absolument déployer tous les efforts possibles pour diversifier ses sources de revenus. Elle doit obtenir plus d’argent des autres ordres de gouvernement dans le cadre des programmes d’investissement à l’intention des villes; elle doit s’appuyer sur des mesures « écofiscales » comme la tarification de l’eau et des matières résiduelles; et elle doit renégocier le pacte fiscal avec le gouvernement du Québec. Nous continuerons de demander que, dans le cadre d’un nouveau pacte, les revenus correspondant à un point de la TVQ soient transférés aux municipalités, au prorata de leur poids dans l’économie de la province », a affirmé M. Leblanc.
« Concernant la fiscalité applicable au foncier non résidentiel, l’administration Plante-Dorais doit poursuivre ses efforts pour diminuer l’interfinancement qui existe au profit du résidentiel. Il faut abaisser les taux de taxes non résidentielles afin d’alléger le fardeau des entreprises et d’améliorer la compétitivité des artères commerciales de la métropole. La Chambre encourage du même coup la Ville à profiter pleinement du potentiel qu’offrent la proximité des stations de métro et le déploiement du REM pour y accroître les densités permises et ainsi hausser les revenus fonciers de ces zones. La Ville devrait se fixer des cibles en termes de valeur foncière exigée des développements autour des quartiers de type TOD présents sur son territoire », a ajouté M. Leblanc.
« En matière de dépenses, la Ville doit poursuivre le vaste chantier de la mise à niveau des infrastructures, qui souffrent encore d’un déficit d’entretien majeur, en utilisant tous les leviers offerts dans les derniers budgets fédéral et provincial. Par ailleurs, en tant que gouvernement de proximité, la Ville de Montréal subit constamment des pressions pour l’amener à financer ou à cofinancer des activités qui relèvent de la compétence des ordres de gouvernement supérieurs. La Chambre estime qu’une réflexion visant à réévaluer ce type de dépense permettrait de dégager des sommes qui pourraient être redirigées vers les activités prioritaires de la Ville et pour lesquelles elle est imputable », a renchéri M. Leblanc.
« Nous avons confiance que l’économie de Montréal poursuivra sur sa lancée. Le défi pour l’administration municipale est de continuer à améliorer ses services et à investir dans ses infrastructures, alors que ses sources de revenus ne lui permettent pas de tirer immédiatement profit du momentum économique. Elle devra faire preuve de la plus grande rigueur pour contenir ses dépenses, tout en allant chercher un maximum de revenus auprès des autres ordres gouvernementaux. Pour le long terme, la Ville doit s’assurer que son budget envoie un signal positif fort au milieu des affaires, afin de maintenir le rythme d’investissement et de renforcer l’activité commerciale sur son territoire », a conclu Michel Leblanc.
Consultez le mémoire de la Chambre ici.
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